Editorial n°80 : « Tout n’est que chaos sous le ciel, la situation est excellente »

« Tout n’est que chaos sous le ciel, la situation est excellente. » Cette expression est celle du grand dirigeant révolutionnaire chinois Mao Zedong. Elle résonne aujourd’hui avec fracas dans le vacarme assourdissant de la course vers la guerre et des mobilisations de masses que nous vivons en ce début d’année 2025.

Obnubilés par la forme outrancière de Trump et de la nouvelle administration américaine, les médias bourgeois nous vendent un « désordre mondial » tandis que les bourgeoisies européennes s’agitent comme des poulets sans tête dans des sommets pavés d’annonces fracassantes : 800 milliards pour « réarmer » l’Europe annoncés par Von der Leyen au niveau de l’UE ; discours guerrier de Macron sur « l’économie de guerre »  ; accord de la nouvelle coalition allemande autour de 900 milliards d’investissements dans l’armée et les infrastructures militaires. Désormais à table en Europe et en France, on ne parle plus juste du beau temps ou de l’augmentation du prix de l’électricité, on pense être envoyé au front.

Mais ceux qui ne voient que le moment présent comme une grande rupture oublient que tout changement est issu d’un processus. La tendance à la guerre est contenue dans l’essence même de notre époque, celle de l’impérialisme et de la Révolution Prolétarienne Mondiale. Les puissances impérialistes, en lutte et en collusion les unes avec les autres, peuvent bien s’accorder quelques temps entre elles, ce n’est que pour mieux aiguiser leurs armes dans le Tiers-Monde et transformer des milliards de masses populaires en chair à canon.

Ce qui s’opère aujourd’hui est une aggravation rapide de la décomposition de l’impérialisme. Comme un patient en phase terminale, les dernières parties soi-disant « saines » de ce système malade s’effondrent. À Gaza, il n’y a plus le génocidaire Biden et ses phrases creuses sur les droits de l’Homme. À la place, il y a l’implacable plan de déportation de millions de personnes par la force de Trump. Les programmes sociaux en France et en Europe, conquêtes des luttes ouvrières du 20ème siècle, ou bien « l’inclusivité » au sein de l’État américain, miettes hypocrites de l’impérialisme, ne rentrent plus dans les plans : il faut les disperser aux quatre vents. Ce que les bourgeoisies des puissances impérialistes veulent, ce ne sont plus seulement des salariés dociles, ce sont encore des futurs soldats.

Les impérialistes français, vrais chiens enragés, veulent prendre la direction de ce mouvement en Europe. Macron, leur représentant, l’a bien dit. C’est que si l’Europe se réarme vraiment, les rivières de diamant vont couler dans les poches de Dassault, Airbus, Thalès, Arquus ou Safran.

La bourgeoisie française voudrait nous mettre en déroute en nous promettant le chaos. Mais c’est bien elle qui ne peut pas maintenir son pouvoir sans la violence, sans tuer dans les quartiers avec sa police, sans interdire des manifestations, sans dissoudre des organisations, sans arrêter des militants qui n’ont fait qu’exprimer leur opinion, sans préparer chaque jour le déploiement de l’armée sur le territoire pour tenir les masses tranquilles.

En réalité, la situation est excellente, car notre rôle historique est de conjurer la guerre par la révolution prolétarienne. C’est seulement en mobilisant, politisant et organisant la classe et les masses que cela est possible. Qu’elle le veuille ou non, la bourgeoisie éduque par l’exploitation et l’oppression des millions de masses à la révolte contre elle. N’oublions jamais que nous avons déjà vaincu le fascisme, que nous avons déjà vaincu la guerre mondiale. Nous le ferons à nouveau. Nous vivons dans une période nouvelle, une vague de révolutions. Les plans sinistres des impérialistes subiront toujours la défaite historique que seuls les peuples en lutte peuvent infliger. Et cette fois-ci, c’est tout leur appareil d’État cadavérique et leurs monopoles monstrueux qui chuteront avec eux.

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