Nous voilà bien embarqués dans les « 100 Jours d’apaisement » annoncés par Macron à la télévision. S’il y a besoin d’apaisement selon lui, c’est qu’il faut un « retour au calme ». C’est donc que le large mouvement de la classe ouvrière qui a agité le pays a bel et bien troublé la bourgeoisie française.
Des pauvres qui se plaignent car on veut les priver de leur retraite, de leur vie ? Comment est-ce possible ! Mais pourtant leurs salaires sont si bas, leurs pensions sont si ridicules, leurs allocs sont retirées les unes après les autres ? Où trouvent-ils l’énergie, l’argent et le temps de se mobiliser par millions ? Ne riez pas, mais voilà l’état d’esprit du gouvernement bourgeois ! Il est si déconnecté de nos préoccupations qu’il a cru qu’il suffisait de déclarer l’apaisement pour qu’il se produise.
Évidemment, le 1er Mai historiquement massif a été une réponse nette à cette théorie fumeuse de l’apaisement. Dans toutes les villes, les cortèges énormes et les actions militantes ont envoyé le même message : on ne lâchera rien.
La page de la réforme des retraites semble se tourner, mais cela ne veut pas dire pour nous un retour à la case départ. Souvenons-nous des Gilets Jaunes : les mobilisations se sont progressivement atténuées, mais qu’en reste-t-il ?
Il reste l’esprit de lutte, les convictions de millions de prolétaires qui s’étaient dressés face à l’État bourgeois pendant des semaines. Il reste la crise de l’impérialisme français qui nous met sur la paille, comprime nos salaires et renforce notre exploitation. Et quelques années plus tard, ces conditions objectives favorables et cette conscience dans la classe ont accouché de la grande lutte que nous venons de traverser. Il nous faut désormais consolider notre classe et les masses populaires et les organiser.
Non, c’est certain, les révolutionnaires ne sont pas partisans de l’apaisement. Ce calme que les bourgeois désirent, c’est celui qu’ils pensent utiliser pour rétablir leur ordre social, pour asseoir leur pouvoir. Ce qu’ils voient comme du désordre, ce sont les craquèlements de leur vieil État pourri. Nous, au contraire, nous y voyons les prémisses d’une nouvelle société.