Le procès du journaliste Shahin Hazamy, ou le procès de la presse

Le jeudi 3 juillet prochain, le journaliste indépendant Shahin Hazamy est convoqué au tribunal de Paris pour son procès. On lui reproche, comme d’habitude pour toute personne soutenant un peu trop la Palestine aux yeux de l’État français, des faits relevant de l’« apologie du terrorisme ».

On estime que depuis un an et demi, plus de 600 personnes subissent la répression de l’État français pour leur soutien àl la Palestine. Simple anonyme ou personnalité publique, tout le monde est visé. Le procès du journaliste Shahin Hazamy n’est pas un hasard. Ce que l’État français vise, à travers cette affaire, c’est à faire taire tout autre son de cloche que celui des médias monopolistes bourgeois, qui n’hésitent pas à tordre la vérité et mentir plutôt que de dénoncer fermement le génocide palestinien et célébrer la résistance.

Ce n’est pas un hasard si c’est Shahin qui est visé, plutôt qu’un journaliste de BFM ou de Le Monde. Shahin Hazamy est un journaliste franco-iranien qui vient d’une cité populaire d’Ile-de-France (Cergy, 95). C’est un fervent militant de la cause palestinienne, qui couvre depuis le début de son activité de journaliste des sujets allant des violences policières commises par les forces de répression dans son quartier aux actualités des luttes anti-impérialistes, en Algérie, au Yémen, ou encore en Iran.

Ces derniers temps, Shahin a notamment largement contribué à médiatiser l’affaire « Mahdieh Esfandiari », cette traductrice franco-iranienne, habitante de Lyon, qui a été arrêtée puis emprisonnée en mars pour son soutien à la Palestine. C’est la famille de Mahdieh, sans nouvelle d’elle depuis plus d’un mois à ce moment, qui a interpellé Shahin Hazamy. Celui-ci a médiatisé l’affaire, contribuant largement à forcer les autorités françaises à reconnaître avoir kidnappé la militante. Mahdieh est enfermée depuis presque 4 mois à la prison de Fresnes sans que des nouvelles ne soient données ni à ses proches, ni aux autorités de son pays d’origine.

Shahin a aussi largement participé à couvrir les récentes mobilisations contre l’agression sioniste sur les peuples arabes de la région, de la bande de Gaza, d’Iran ou du Yémen.

Ces activités ont dû irriter au plus haut sommet de l’État : le 22 avril dernier, Shahin a été perquisitionné et violemment arrêté à son domicile par des policiers cagoulés, armés, devant son bébé et son enfant de 3 ans.

Shahin n’a pas été arrêté car il fait l’apologie de groupes terroristes. Shahin a été arrêté, violenté, intimidé, car son travail journalistique met en lumière la lutte glorieuse de groupes de résistance anti-impérialiste, des groupes qui luttent pour la libération de leur pays du joug de l’impérialisme yankee et de leur laquais sioniste. Comme le média Red. en Allemagne, censuré pour son relai de la lutte du peuple palestinien, ce qu’affronte Shahin c’est une attaque arbitraire contre nos libertés démocratiques, contre la liberté de la presse, et surtout contre le camp du peuple, contre les intérêts des masses et pour défendre ceux des monopoles qui oppriment à travers le monde.

Le jeudi 3 juillet, nous appelons nos lecteurs à se rendre en nombre au rassemblement de soutien appelé par Shahin et ses proches devant le tribunal de Paris, à partir de 13h.

Rappelons les propos du média Red. : « Ce n’est pas une défaite. […] Nous avons déjà gagné. Nous avons informé, formé et inspiré des personnes du monde entier. A vous maintenant d’aller plus loin. Vive la lutte contre l’impérialisme, le colonialisme, l’apartheid et toute oppression. Libérez la Palestine. »

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