Solidarité avec Mahdieh Esfandiari et tous militants pro palestiniens qui font face à la répression !

Militante lyonnaise pour la Palestine, soutien de la résistance palestinienne, Mahdieh Esfandiari est enfermée dans la prison de Fresnes depuis deux mois. Installée à Lyon depuis 8 ans, l’iranienne Mahdieh Esfandiari y a été diplômée de langue française. En toute discrétion, la traductrice de 35 ans a été arrêtée et placée en détention le 28 février dernier, pour « apologie du terrorisme ». Il a fallu attendre le signalement de sa famille, inquiète, pour que l’ambassade d’Iran demande des comptes aux autorités françaises. Le parquet de Paris a alors été contraint de rendre publique sa détention, le 12 avril.

Quel est le crime de Mahdieh Esfandiari ? Une enquête a été ouverte pour «  provocation en ligne au terrorisme, injures à raison de l’origine, la religion, et refus de donner les codes de déverrouillage relatifs à plusieurs chaînes de réseaux sociaux [X et Telegram] ». On reproche à Mahdieh Esfandiari d’avoir participé à un canal Telegram d’information sur la résistance palestinienne et d’avoir soutenu le peuple palestinien et sa résistance. Dès le 7 novembre 2024, le Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) aurait ouvert une information judiciaire contre la militante, après un signalement du ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau.

Le 7 avril, le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaeil Baghaei, demande des clarifications : « Nous espérons que le gouvernement français donnera au plus vite accès à ce dossier et clarifiera les raisons de l’arrestation de cette citoyenne iranienne ». Il précise que « l’accès consulaire pour rendre visite à madame Mahdieh Esfandiari n’a pas été autorisé ». Depuis, rien ne bouge. Le dossier et les accusations précises ne sont pas rendues publiques. Sur Instagram, le journaliste indépendant Shahin Hazamy partage l’information le 10 avril, précisant que l’interpellation marque « un tournant inquiétant et témoigne d’une intensification de la répression visant celles et ceux qui s’élèvent contre les crimes en cours à Gaza et dénoncent le génocide du peuple palestinien ».

En France, la répression des soutiens au peuple palestinien n’est pas nouvelle. Depuis un an et demi, on ne compte plus les convocations en justice, peines de prison avec sursis, amendes, etc. Ici, on assiste à une intensification du niveau de la répression, avec une détention provisoire abusive et un niveau de rétention d’information encore jamais vu pour cette « accusation ». Derrière cette nouvelle atteinte aux libertés démocratiques, il est probable que Mahdieh Esfandiari paye une nouvelle volonté de bras de fer de l’État français avec la République islamique d’Iran, détenant deux touristes français accusés d’espionnage depuis mai 2022.

Mais avant toute chose, on cherche à faire payer à Mahdieh comme à tant d’autres son soutien à la Palestine et sa résistance, l’on cherche à criminaliser celles et ceux qui luttent contre le génocide des palestiniens et des palestiniens. On apprend également sur le canal Telegram Nouvelle de Palestine, que plusieurs militants pour la Palestine, membres et gestionnaires du canal télégramme Axe de la Résistance sont également en prison. De plus, le canal à été fermé par les autorités françaises. C’est une véritable attaque contre celles et ceux qui face à l’horreur et au génocide se lèvent pour lutter contre ce dernier et qui osent soutenir publiquement la résistance palestinienne.

Nouvelle attaque le 22 avril, avec l’arrestation à 6h du matin, par une dizaine de policiers cagoulé du journaliste qui à révélé l’affaire Mahdieh, devant sa femme et ses enfants, pour le place ensuite en garde a vue. Cette attaque contre la liberté de presse, doit être fermement dénoncée et notre Comité de Rédaction soutient le journaliste indépendant Shahin Hazamy qui est aujourd’hui en garde à vue pour avoir bien fait son travail, et rien d’autre.

Dans un communiqué daté du 18 avril, le Bureau National de la Ligue de la Jeunesse Révolutionnaires (LJR) et des Jeunes Révolutionnaires (JR) appelle à « une grande campagne de visibilisation et de soutien ». Les organisations révolutionnaires de jeunesse souhaitent « montrer à l’État français qu’il ne peut impunément enfermer » les soutiens de la résistance palestinienne et que « jamais nous ne laisserons un soutien du peuple palestinien seul face à la répression ». Des actions de soutien devraient donc avoir lieu dans plusieurs villes les prochaines semaines, nous les suivrons de près.

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