Toulouse : deux antifascistes emprisonnés depuis un an

Cela fait plus d’un an que les antifascistes Tom et Marina, membres de l’organisation maintenant auto-dissoute ORA (Offensive Révolutionnaire Antifasciste) sont enfermés à Seysses (prison dans la banlieue sud de Toulouse) en détention préventive. Leur crime ? Avoir concrètement agi contre le fascisme.

Interpellés en mai 2024 par le RAID (!), ils sont accusés d’avoir commis des agressions depuis 2023 contre des militants fascistes du RN et d’autres groupes fascistes. Ce n’est pas de simples actions symboliques mais des vraies actions combatives visant à intimider les cadres des organisations réactionnaires à Toulouse. On parle de plus d’une dizaine d’actions, en sortie de boîte, à domicile ou en manifestation.

Concernant leur détention, celle-ci a commencé après leur perquisition à leur domicile, dans lequel ont été retrouvés de la résine de cannabis et de l’herbe, ainsi que 12 000 euros d’argent liquide. Cependant, même si cela constitue un acte illégal, ça ne justifie pas la détention provisoire et encore moins depuis 10 mois. Normalement, sans preuve de direction d’un trafic de drogue, en attente du procès, c’est un contrôle judiciaire ou une préventive de maximum 6 mois qui prévaut. Vu l’ampleur de l’enquête et les faits retenus, il semble évident que l’enquête qui a lieu ne concerne pas du tout les stupéfiants mais l’activisme antifasciste. Ce qui explique pourquoi l’État ne veut pas les libérer. En plus, le premier juge de l’affaire était un juge connu pour être un réactionnaire notoire. Cela, couplé au fait que ce sont des dirigeants locaux du RN qui ont été agressés, nous fait comprendre que c’est une affaire d’une gravité politique extrême : on criminalise l’activisme antifasciste, et c’est directement l’État qui y participe.

Si aujourd’hui on peut faire 1 an de préventive pour avoir frappé des fascistes, demain ça sera de la préventive pour une contre-manifestation, puis pour un slogan, puis pour un tract, etc. C’est pourquoi les révolutionnaires et démocrates de Toulouse affichent une solidarité sans faille avec l’ex-ORA et Tom et Marina plus particulièrement : par solidarité antifasciste et au-delà de ça, pour dans l’avenir, permettre de défendre les droits à lutter contre les réactionnaires.

Pendant 10 mois, c’est un petit cercle de personnes et des organisations comme la Défense Collective de Toulouse ou la Ligue de la Jeunesse Révolutionnaire qui ont soutenu matériellement ces militants par l’envoi de lettres, d’argent, etc. En prison, la détention de déroule plutôt bien, car les masses de la prison reconnaissent comme juste la lutte antifasciste, et ce malgré la pression des juges qui utilisent des arguments islamophobes et anticommunistes (théories du « terrorisme » d’extrême gauche) pour aggraver leur situation, mais aussi la pression des matons qui sont connus comme étant d’extrême droite.

Si ce soutien a été salutaire, les proches et les militants qui ont suivi l’affaire ont considéré que ce n’était pas suffisant et qu’il fallait élargir la campagne pour leur défense.

Leurs soutiens soulignent depuis la nécessité d’une unité dans leur défense et contre le fascisme. Lors de la dernière descente de militants fascistes à Toulouse, ils ont graffé La Chapelle (Local de la gauche Toulousaine), et les prénoms et noms de Tom et Marina ont été affichés, avec des menaces, sans que ça n’alerte personne sur leur situation de détention provisoire abusive.

Le soutien des militants révolutionnaires et démocratiques locaux et internationaux est d’une grande importance. La situation de Tom et Marina n’est pas isolée mais rappelle celle d’autres antifascistes emprisonnés ces dernières années comme Gino, Danielle Klette etc.

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