Dans le cauchemar du métro parisien, une nouvelle offensive contre les masses

En Ile-de-France, des millions de travailleurs prennent quotidiennement le métro ou le RER. Pour prendre ces transports il faut payer des pass qui coûtent 88 euros par mois, pour un foyer de quatre personnes c’est donc 350 euros par mois.

C’est bien sûr les masses les plus pauvres de la Seine-Saint-Denis et du Val de Marne qui utilisent le plus les transports et qui font l’objet d’une nouvelle offensive de la RATP qui s’appuie sur ses propres milices, la « RATP sécurité ». Ce service est composé de beaucoup d’anciens flics patrouillant dans les stations armés de pistolets-mitrailleurs, de gazeuses. Ils harcèlent les masses à travers des sois-disant « contrôle aléatoire » qui ciblent surtout les jeunes et les travailleurs immigrés.

Valérie Pécresse présidente de la région, a décrété que la fraude devait être divisée par deux. Elle a désigné des « zones sensible à surveiller ». Elle déclare : « nous irons là où nous repérons une fraude importante et nous allons rester des semaines entières du matin jusqu’au soir ».

Le lecteur avisé devinera bien évidement que ces zones « sensibles » ne sont pas le 16e, ou la Défense, là où les transports fonctionnent à la perfection, où les stations sont entretenues et ne tombent pas en ruine. Non, la RATP cite les lignes traversant le 18e arrondissement avec la station Château Rouge, vient ensuite Aubervilliers, porte de la chapelle, et pour les lignes de bus c’est Saint-Denis, Villiers-le-Bel, la Courneuve.

C’est donc les bastions du prolétariat parisien, l’endroit où sont concentrés les ouvriers, les étudiants précaires, les masses les plus profondes de France qui, en plus du harcèlement policier, se voient à nouveau traquées dans les transports. Pécresse indique que « 500 agents de sécurité sont dédiés à cette nouvelle opération de contrôle ».

C’est donc une nouvelle attaque impitoyable contre les masses qui n’est pas inédite, le prix du pass navigo avait déjà augmenté. La droite qui a gagné les élections départementales en 2021 dans le Val de Marne a supprimé le remboursement d’une partie du pass navigo pour les jeunes qui sont souvent contraints de frauder.

Les masses résistaient à ces contrôles avec des combines bien connues : en donnant des faux noms et de fausses adresses pour échapper aux 150 euros d’amende. Aujourd’hui c’est bien plus complexe car l’Assemblée nationale a autorisé les contrôleurs à avoir accès en temps réel aux adresses des personnes contrôlées via leurs identités. Le flicage des masses se renforcer à travers ces contrôles, et l’usage massif de caméras et de l’intelligence artificielle.

C’est un pas de plus dans le processus de militarisation, l’État bourgeois développe ses forces armées de tous types ; la RATP n’est qu’une nouvelle milice ultra-réactionnaire anti-peuple, des vautours qui harcèlent les masses et tentent de dépouiller les prolétaires.

Il n’est pas rare de voir désormais ces paramilitaires patrouiller à l’extérieur des gares, notamment à Saint-Denis où ils tournent comme bon leur semble dans le centre-ville. Ont-ils le droit ? Non, mais qui peut leur dire quelque chose ? Ils disposent d’un arsenal encore plus important que la police.

Il faut ajouter que les contrôleurs touchent une commission de 10% sur les amendes. Le simple fait de ne pas valider son titre de transport dans le bus (même en l’ayant dans la poche) devient un motif de contravention, et cela ne sert à rien de négocier, ces sangsues tiennent trop à leurs primes.

La RATP a toujours été un secteur très organisé avec des puissantes centrales syndicales comme la CGT ou SUD. Mais pour contrer ces travailleurs organisés, la direction et le conseil régional misent sur l’automatisation des lignes et surtout sur l’emploi constant et toujours plus massif de boites d’intérim : Enjoi, Samsic, Cityone, là où le turn-over est massif et ou les travailleurs ont les plus grandes pressions et difficultés pour s’organiser.

Ce flicage se rajoute donc au cauchemar capitaliste que vivent les travailleurs en île de France. Deux heures de transports quotidien (au moins), dans des lignes surchargées, où rien n’est correctement planifié. Des lignes comme le RER D connaissent des retards quotidiens de plusieurs dizaines de minutes, certains trains sont annulés tout simplement sans motif, des lignes entières sont fermées sans explication : voilà ce que vivent les masses en région parisienne. Avant même d’arriver à l’usine ou au bureau le moral des travailleurs est déjà largement miné par ces transports.

La RATP n’est qu’une machine infernale chargée d’expulser les masses le matin de leurs banlieues pour les envoyer au travail et les renvoyer le soir tout en les extorquant de quelques centaines d’euros tout les mois. Certains seront tentés de prendre leurs voitures, mais là également après avoir passé des heures sur le périphérique, il faut payer le stationnement que nos chers « socialistes » à la tête de la mairie de Paris fixent à des prix exorbitants. Ils réduisent constamment les places de parkings et limitent toujours plus les trajets en voiture à Paris à des véhicules « propres », électriques, bref, des véhicules inaccessibles pour la majorité.

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