« Jamais le risque d’une guerre sur le continent européen, dans l’Union européenne, n’a été aussi élevé parce que depuis bientôt 15 ans, la menace ne cesse de se rapprocher de nous, la ligne de front ne cesse de se rapprocher de nous. » Ces mots sont ceux du ministre des Affaires Étrangères Jean-Noël Barrot, le 3 mars. Quelques jours plus tard, Macron annonçait à la télévision une « économie de guerre ».
La tension entre les puissances impérialistes d’Europe, France et Allemagne en tête, et la superpuissance US a servi d’argument parfait pour pousser ce discours à l’échelle européenne et mondiale. Dans les médias bourgeois internationaux comme le New York Times, on parle de « leadership français ».
Collusion et lutte au sein de l’Union Européenne
Macron veut faire exploser les dépenses militaires, sans tenir compte de la dette. C’est une réponse à l’annonce allemande du vainqueur des élections, Merz, qui a annoncé des centaines de milliards dans l’armée avec sa coalition conservateurs-social-démocrates. Lui aussi, il fait sauter la digue de la dette, une nouvelle importante : l’impérialisme allemand veut sponsoriser son réarmement, et il veut y mettre le prix. C’est une première depuis 80 ans.
Dès lors, on rentre dans la danse du poker menteur en Europe. Pour une « défense européenne », il faut une « armée européenne », jamais réalisée depuis 70 ans. Mais alors, comment la composer, la financer, l’armer ? Les Allemands veulent des soldats polonais et baltes, et des officiers allemands. Les 100 milliards qu’ils avaient annoncé en 2022 n’ont pas donné de résultats. Les Français rêvent de récupérer la direction militaire et diplomatique de l’Europe en s’imposant comme le fournisseur et le squelette de l’armée européenne. À l’heure actuelle, seul l’impérialisme français serait, selon l’expert militaire de la RAND Corporation Michael Shurkin, capable de déployer une division complète et fonctionnelle sur un théâtre européen. Les effets d’annonce et les budgets délirants doivent donc être pris pour ce qu’ils sont : une restructuration rapide des économies européennes qui est nécessaire pour mener une guerre.
Des fortunes pour un massacre
Qui profitera de ces millions, voire dizaines de millions de morts au bas mot, quelle que soit la région qui s’embrase ? Ils portent des noms que l’on connaît bien en France : Dassault, Thalès, Safran… Les cours des actions de ces monopoles français se sont envolés depuis les derniers mois.
Cette situation aggrave la tendance actuelle. L’enrichissement phénoménal de quelques grandes fortunes françaises était surtout visible jusqu’ici dans des domaines qui puent la corruption et l’exploitation : LVMH, Chanel, L’Oréal, Hermès et leur luxe à outrance, CMA CGM, Bolloré ou Auchan, que tous les peuples opprimés connaissent comme des vampires assoiffés de profits en Afrique, Asie ou Amérique latine. Désormais, c’est au tour des vendeurs de mort de faire à nouveau des gros sous.
Sur qui pèsera l’addition ?
Et voilà que l’opposition réelle de notre pays se révèle : pendant que les portefeuilles grossiront sur la bourse, les nôtres seront attaqués sans relâche. Un haut fonctionnaire européen l’a rappelé : en Europe « on dépense trop en protection sociale ». Voilà qui paiera pour tous les obus et fusils de la prochaine guerre : le prolétariat d’Europe. Pour inverser la situation, il devra s’opposer, notamment dans les pays impérialistes, aux plans de boucherie avancés par la bourgeoisie dans chaque pays.