L’État, ce sont les « gens en armes », écrivait le révolutionnaire allemand Engels. Rien n’est plus vrai dans la France de 2025. L’objectif est clair : il faut mettre des hommes armés dans tous les coins où l’impérialisme français veut maintenir son pouvoir.
Cela concerne l’extérieur, bien sûr, avec la hausse vertigineuse du budget de la « Défense ». Au total, dans le budget Bayrou, celui dont personne ne voulait mais que tout le monde a laissé passer, 93 milliards d’euros sont engagés, avec 50 milliards d’équipements, une manne juteuse pour les grands monopoles de l’armement français. Cela fait des armées le deuxième poste de défense de l’État, derrière le remboursement de la dette. L’éducation est reléguée en 3ème position. Voilà donc le plan de la bourgeoisie française : faire tourner la machine de la dette et les machines de guerre ! Voilà à quoi sert leur État bourgeois : à rémunérer des créanciers, des grands patrons et des officiers ! S’il fallait une preuve de là où veut nous envoyer la bourgeoisie française dans son intégralité (car n’oublions jamais qu’il n’y a pas de polémique gauche-droite sur le budget de la Défense !), c’est bien celle-là Avec la Loi de Programmation Militaire (LPM), les dépenses iront jusqu’à 400 milliards d’euros. Mais ça, c’était le plan avant les annonces sur les investissements militaires en Europe. Les impérialistes français se frottent depuis les mains et préparent les futurs contrats.
Mais cela concerne aussi l’intérieur. Le budget dit « Sécurité », c’est-à-dire la police et la gendarmerie, augmente également. Ce qui compte surtout pour la police, ce sont les embauches. L’équipement a déjà été réglé : on a tous vu leurs nouvelles voitures ces dernières années, et les flics municipaux de diverses villes ont reçu comme cadeau de Noël un pistolet à la ceinture, ce qui a multiplié les morts qu’ils causent chaque année. Le plus important, c’est donc d’augmenter le nombre de flics : au total sur les deux quinquennats de Macron, la police nationale aura gagné 18 500 membres, une augmentation de près de 15 %. C’est donc un emploi d’avenir ! Car l’occupation policière insupportable des quartiers populaires continue et se développe. Les patrouilles se multiplient, et avec elles les injures et les attaques. Le divorce entre la police, toutes les unités de répression et les masses devient de plus en plus nette. Comme un corps étranger, la police essaie, sous les ordres du ministère de l’Intérieur, de faire taire toute contestation par l’occupation. Dans les quartiers, jour et nuit. Dans la rue, à chaque marché. A chaque rassemblement, ils sont des dizaines quel que soit le nombre de personnes mobilisées. Ils ne peuvent s’empêcher de provoquer, car ils ne veulent pas empêcher l’affrontement : ils veulent le réprimer.
Mais cette agressivité de chien dans la militarisation extérieure et intérieure ne fait que révéler la véritable situation de l’impérialisme français. C’est un chien galeux, une bête maigre et affamée, prête à se jeter dans la guerre et à tuer son propre peuple pour un morceau du gâteau. La politique de la bourgeoisie française n’est pas celle d’une classe triomphante, mais celle d’une classe en déclin, qui court à sa chute.