Brésil : La Ligue des Paysans Pauvres (LCP) commente la mort de 6 bandits dans le Rondônia

Nous publions la traduction d’un article du journal brésilien A Nova Democracia, publié le 10 mars 2025.

Dans un communiqué, la Ligue des Paysans Pauvres (LCP) a déclaré que les individus « sont morts lorsqu’ils ont réagi les armes à la main contre leur expulsion de la communauté par décision de l’assemblée populaire », et qu’ils étaient connus pour leurs « pratiques effrontées consistant à voler les résidents de la communauté, à les menacer et à les intimider avec des armes et à les assassiner ».

La Ligue des paysans pauvres (LCP) a publié [le 10 mars] une déclaration sur l’assassinat de six bandits dans la région de Tiago Campim dos Santos (TCS), à Nova Mutum, un district rural de Porto Velho, dans [l’état brésilien du] Rondônia. La note peut être lue dans son intégralité à la fin de l’article.

Dans un communiqué, la LCP a déclaré que les individus « ont fini par mourir lorsqu’ils ont réagi les armes à la main contre leur expulsion de la communauté par décision de l’assemblée populaire », et qu’ils étaient connus pour leurs « pratiques effrontées de vol des résidents de la communauté, de menace et d’intimidation avec des armes et de meurtre ».

Avant leur expulsion, les individus ont été avertis à plusieurs reprises qu’ils devaient cesser leurs exactions, mais ils ont continué leurs pratiques répréhensibles. « Les habitants, fatigués et à bout de patience face à tant d’abus, ont réclamé que les bandits soient expulsés de la communauté, en recourant à la force si nécessaire. Au moment de l’expulsion, les bandits ont tenté de réagir et sont morts. »

« Des éléments comme ceux-ci sont des dégénérés qui n’acceptent pas les règles collectives minimales et, dans les communautés issues de la lutte pour la terre, qui vivent en étant harcelées par les bandits armés et la police, ils sont utilisés par cette même police : en échange de ne pas être arrêtés pour leurs méfaits, ils leur servent d’informateurs et même de provocateurs pour désintégrer, démoraliser et désorganiser ces masses qui luttent toujours pour la défense de leurs droits. Une telle situation ne saurait être résolue en faisant appel à ceux qui ne pratiquent que l’oppression, la violence, la brutalité et toutes sortes d’abus à l’encontre des masses », a déclaré la LCP.

« Il est clair que la raison de la décision violente de ces masses, qui vivent de travaux forcés sous le soleil brûlant pour survivre, est le résultat de leur expérience de la violence systématique exercée contre elles par les hommes armés et les appareils de répression du vieil État [brésilien]. Ceux-ci agissent comme des exécutants pour les latifundia [NDLT : grands propriétaires terriens, qui volent les terres des paysans pauvres]. Une fois de plus, nous donnerons la preuve de ces crimes de toutes sortes contre ces masses appauvries, perpétrés principalement par la police militaire, dont les membres jouent le rôle de chiens de garde pour les propriétaires terriens. Tant de crimes et d’abus, que les paysans ont fini par s’habituer à une telle lâcheté de la part des latifundia et des organes de ce vieil État génocidaire. C’est pourquoi aucune de ces masses ne fait confiance à la police ou à la justice, dont la plupart des juges sont connus pour être des amis des latifundia », déclare la LCP, qui précise également pour le contexte le fait que le nom de la zone Tiago Campim dos Santos (TCS) est un hommage aux paysans Tiago et Ademar Ferreira, assassinés lors de la lutte pour la terre dans la communauté Dois Amigos, voisine de TCS.

La note indique également que c’est précisément la répression déclenchée contre la zone TCS, les assassinats et les arrestations de paysans, qui ont « entravé l’avancée de l’organisation de masses dans la région, affaibli sa direction » et « favorisé l’infiltration d’éléments dégénérés dans la communauté, profitant de la situation, par le biais de relations de parenté et d’autres liens personnels. Ces éléments dégénérés, qui se déplaçaient armés en permanence, ont commencé à voler des biens des habitants, commettre des meurtres et autres abus, ce qui ne s’était jamais produit depuis la formation du camp du TCS. »

Malgré cela, les masses ont progressé dans l’organisation du camp, avec : « la croissance de la production locale, la lutte de l’Association et des autres Commissions de travail pour réorganiser la logistique de la zone collective Vila Alípio de Freitas en un poste de santé, une école, un hangar pour l’Assemblée Populaire et des activités d’organisation de la sécurité locale, les femmes du MFP [NDLT : Movimento Feminino Popular, « Mouvement féminin populaire », une organisation de femmes], la commission de l’éducation pour assurer une école pour les enfants, les jeunes et les adultes, l’amélioration du centre de santé, la promotion des festivals, des loisirs et des sports, des activités culturelles et l’expansion des travaux publics pour ouvrir de nombreuses routes, améliorer les lignes, les transports et augmenter le commerce local. » « Cependant, les actions de ces bandits créaient une situation insupportable pour les familles, qui étaient déjà fatiguées de demander la tenue de l’Assemblée afin de discuter et de trouver une solution. »

La LCP conclut la note en disant que « nous sommes pour la démocratie populaire à tous les niveaux d’organisation des masses et sur la base des principes du centralisme démocratique et de la méthode d’investigation et d’orientation du travail parmi les masses, des masses vers les masses, de la pratique de la critique et de l’autocritique, de la liaison du général au particulier et de l’orientation à la base. En ce qui concerne les contradictions au sein du peuple, et donc les contradictions de nature non antagoniste, nous cherchons une solution en mettant les problèmes sur la table, en les discutant et en trouvant une solution en convainquant les gens de ce qui est juste et bon. Les petits délits au sein du peuple sont traités par l’avertissement et la rééducation de leurs auteurs, par le travail collectif, l’étude et des mesures disciplinaires légères, telles que la perte du droit de vote dans les décisions pendant une certaine période et l’éloignement temporaire de l’organisation à laquelle ils participent, l’intensité de la mesure variant en fonction du degré de responsabilité qui leur a été confié et du niveau de l’organisation à laquelle ils appartiennent dans la structure de direction. En cas de crimes contre les masses, la mesure est l’expulsion de l’organisation, s’il en fait partie, et de la communauté elle-même. Tout le travail d’éducation est basé sur l’idéologie révolutionnaire et collectiviste de la fraternité et du sens de la justice entre tous les membres de l’organisation et de la communauté. En conséquence, nous nous efforçons d’enseigner à chacun que toutes les décisions, en particulier celles qui concernent des situations et des problèmes extrêmement graves, doivent être prises collectivement, au niveau de l’organisation et conformément aux principes, au programme, à la ligne et aux méthodes de la LCP, en d’autres termes, démocratiquement et rationnellement. »

La LCP poursuit : « Tout comme les erreurs sont inévitables en général, il y a aussi des situations générées par une forte indignation de la part des masses. Celles-ci sont assaillies par de fortes agitations qui conduisent à l’éclatement de la violence, face à laquelle, bien que nous soyons en faveur de toutes les décisions prises avec la plus grande rationalité et le moins guidées par les sentiments et les émotions, nous ne les condamnons pas, au contraire. Ces situations sont principalement motivées par de grands ressentiments accumulés au fil du temps, c’est la situation des masses exploitées et opprimées. Nous les soutenons, en reconnaissant leurs motifs et leurs raisons. Dès lors, nous comprenons la nécessité d’élever le niveau de participation politique, la conscience de cette participation et l’organisation des masses. »

La note peut être lue dans son intégralité à la fin de l’article original.

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