Lyon : « Rencontre » avec les habitants ou campagne électorale?

Ce mardi 28 janvier, les habitants du quartier de Beauvisage ont invité Nathalie Perrin-Gilbert, maire du 1er arrondissement pendant 19 ans et désormais conseillère municipale de la pseudo « opposition » à Grégory Doucet, le maire de Lyon. Les habitants sont en effet inquiets : les tours du quartier de Beauvisage, aux Etats-Unis, vont probablement être détruites, et avec elles la poste, pour laisser place à un parc de quatre hectares.

Les habitants ont donc été mis face à face avec Nathalie Perrin-Gilbert, accompagnée du maire du 8e, l’opportuniste Olivier Berzane, ainsi que d’adjoints aussi divers qu’inutiles. Loin d’être le fruit de l’immagination des révolutionnaires, cette inutilité s’est matérialisée en faits. Mme Perrin-Gilbert a en effet pris des notes et promis une viste d’appartements à une habitante innondée depuis plusieurs mois (comme si la situation des quartiers populaires lui était inconnue !), et une nouvelle rencontre concernant les demandes d’abord en février, avant d’opter pour mars, puis fin avril…

Mr Berzane, plusieurs fois pris à parti, a été incapable de répondre à quoi que ce soit. Il n’a rien pu dire sur le ramassage des ordures, sur le traitement des rats qui prolifèrent ou sur l’incapacité des services de mairie à faire le nécessaire concernant le marché sauvage. La misère, expulsée de la Guillotière, quartier en pleine gentrification, se retrouve donc dans le 8e et tout son poids retombe sur les habitants du quartier le plus pauvre de Lyon. Des commerçants qui subissent une interdiction régulière de vente sur le marché ont également demandé des précisions, perdant un chiffre d’affaire important depuis des mois. La restructuration des voies, qui remplace des routes par des pistes cyclables sur un axe principal et crée d’immenses bouchons pour les ouvriers allant travailler dans les zones industrielles, a été vivement critique.

Enfin, une militante du CPES (Comité Populaire d’Entraide et de Solidarité) a demandé des précisions sur le projet « CAP sur les Etats », un projet de restructuration qui vise à gentrifier le quartier. C’est en effet le principal motif d’inquiétude des habitants, qui ne savent pas si ils seront expulsés puis relogés. Le maire lui même a prétendu ne pas être au courant des plans, qui ne sont soi-disant pas encore mis en place

Des militants du CPES ont donc rappelé que les promesses et les paroles ne servent qu’à gagner du temps, et qu’il n’y avait que deux possibilités : soit la mairie ment, ou bien elle ne sert à rien. Dans tous les cas, elle n’est pas du côté des habitants face aux bailleurs sociaux et aux promoteurs, comme le prouve chaque lutte au quartier, qui voit la mairie s’opposer aux habitants. Le café dans lequel a eu lieu la réunion a ensuite accueilli les habitants restants, qui ont discuté longuement des mensonges des politiciens en campagne électorale et de l’inutilité voter pour eux.

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