Le 11 novembre, un rassemblement a eu lieu à Paris, devant le consulat indien, pour le professeur G.N. Saibaba. Voilà le discours lu à cette occasion :
Cher camarades, chers amis,
Merci à tous d’être venus. Aujourd’hui, nous rendons hommage à notre camarade, notre ami, le
professeur G.N Saibaba. Le professeur Saibaba était un dirigeant Front Démocratique Révolutionnaire en Inde, un grand ami des peuples opprimés qui a consacré sa vie à la lutte contre les injustices. Le 12 octobre, nous avons appris avec stupeur son décès, à moins de 60 ans, quelques mois après sa sortie de prison. Handicapé à 90 %, le camarade a succombé à des complications médicales qui s’étaient développées en prison.
Cette tragédie, n’est ni plus, ni moins, le résultat de ces 10 ans d’emprisonnement où il subit torture et isolement. L’État indien a programmé l’assassinat de Saibaba et en a fait un martyr pour les peuples opprimés d’Inde ! Le professeur Saibaba n’était pas qu’un prisonnier, pas qu’une victime de la machine répressive de l’État Indien, il était avant tout un immense militant, un ami des peuples, qui a lutté contre le système de castes, contre les massacres qui sévissent dans les campagnes indiennes, contre les opérations militaires et pour la libération de tous. Il est l’exemple de ce que la lutte produit de mieux : un grand activiste, qui surmonte le handicap, les problèmes médicaux et matériels pour servir le peuple.
Cette volonté, ce combat sans relâche, il l’exprime même depuis les geôles. Dans l’une de ses lettres qu’il envoie de prison, il écrit :
« J’espère qu’aucun d’entre vous ne ressent de la sympathie à l’égard de mon état. Je ne crois pas en la sympathie, je crois seulement en la solidarité. J’ai voulu vous raconter mon histoire, seulement parce que je crois que c’est aussi la votre. Je crois que ma liberté est votre liberté. »
Cette solidarité, nous l’exprimons ce soir, collectivement. L’indignation, la colère et la tristesse que nous ressentons aujourd’hui ne sont que les témoignages éclatants de la vie et du combat de notre camarade.
La persécution qu’il a subi par l’État indien en faillite montre toute l’hypocrisie de la « plus grande démocratie du monde », comme les impérialistes européens et nord-américains aiment qualifier l’Inde. En effet, qui peut croire que le vieil État indien, avec ses millions de forces de répression, qu’elles soient de police, militaires ou paramilitaires, a pu être menacé par cet homme en fauteuil roulant ? Si Saibaba a été tué, c’est pour ses idées, pour sa défense irréductible d’une démocratie complète en Inde, une démocratie qui dépasse les limites étroites et étriquées que la bourgeoisie et les propriétaires terriens d’Inde imposent pour garantir leur pouvoir.
Aujourd’hui, il est de notre devoir de faire vivre son combat et de dénoncer la répression qu’il a subi. Le professeur savait qu’il avait des camarades partout, il savait que malgré la prison, malgré la répression, la lutte et la solidarité continuerait de vivre à travers ses camarades. Alors qu’il subissait l’acharnement de l’État indien, qui lui refusait de rendre visite à sa mère mourante, il lui avait adressé un poème :
« Mère, ne crains pas pour ma liberté.
Dis-le au monde,
ma liberté perdue
est une liberté gagnée pour les multitudes
car tous ceux qui viennent se tenir à mes côtés
prennent fait et cause pour les damnés de la terre
ma liberté se trouve là !»
Gloire au professeur Saibaba !
Camarade Saibaba, PRÉSENT !