PCI (Maoïste) : Nous poursuivrons sur la voie de la guerre populaire prolongée


Nous partageons ici une traduction non-officielle d’une déclaration publiée par le Comité Central du Parti Communiste d’Inde (Maoïste) trouvée dans Avani News et partagée sur Red Herald.

Les traîtres politiquement dégénérés Sonu et Satish n’ont aucun droit de critiquer la ligne politique de notre Parti

Sonu, membre du Comité Central et du Bureau Politique de notre Parti, le CPI (Maoïste), et Satish, membre du Comité Spécial de la Zone de Dandakaranya, ont adopté une attitude opportuniste et perturbatrice, ont trompé quelques cadres et se sont rendus aux gouvernements du Maharashtra et du Chhattisgarh. Tous deux ont dégénéré politiquement. Ils ont conclu un accord avec les deux gouvernements des États et se sont rendus de manière planifiée. Le ministre en chef du Maharashtra a déclaré à la presse que Sonu les avait consultés il y a trois mois au sujet de leur reddition. Satish a consulté le vice-ministre en chef du Chhattisgarh par l’intermédiaire de journalistes. À la suite de ces consultations, le chef de la police du district de Gadchiroli a annoncé ouvertement qu’il suspendrait les opérations dans la région pendant un certain temps. Le chef de la police du district de Narayanpur a donné des ordres en ce sens. Les forces armées gouvernementales de Gadchiroli dans le Maharashtra et de Bijapur et Narayanpur dans le Chhattisgarh leur ont fourni une protection. Un grand nombre de militaires ont été déployés le long de la rivière Indravathi, à la frontière entre les deux États, et dans les régions voisines du 13 au 16 octobre afin de faciliter leur reddition. Tous deux ont ainsi mis fin à leur vie politique de plusieurs décennies dans la collaboration de classe et en collaboration avec l’État.

Sonu et Satish, qui se sont rendus à l’État indien, critiquent la ligne du Parti uniquement pour dissimuler leur dégénérescence politique. Ils affirment qu’en raison des changements survenus dans la situation du pays et dans le contexte historique, la stratégie de la Guerre Populaire Prolongée est devenue obsolète, et qu’ils renoncent donc temporairement à la lutte armée pour participer ouvertement aux luttes populaires. Ils affirment également que le Secrétaire Général de notre Parti, le camarade Namballa Keshava Rao [NDLT : plus connu sous le nom de camarade Basavaraj], martyr, a déclaré que le Parti devait déposer les armes et entamer des pourparlers de paix. C’est absolument faux. Sonu et Satish déforment les faits.

En fait, le camarade Namballa Keshava Rao a écrit à Satish pour lui expliquer ses lacunes dans la compréhension du processus des pourparlers de paix. Il a écrit que le Parti ne devrait jamais envisager de déposer les armes et que, même si tel était le cas, seul le Comité Central était habilité à en décider. Il a rappelé l’histoire du mouvement révolutionnaire mondial, soulignant que chaque fois qu’il y avait eu une répression sévère, les partis révolutionnaires avaient subi de nombreuses pertes et le peuple avait connu d’énormes difficultés et souffrances. Il a également écrit qu’au Chili, le Parti avait renoncé à la lutte armée, était sorti de la clandestinité et était progressivement devenu inactif. Il a expliqué que pour éviter des pertes dans l’Opération Kagaar, l’ensemble du Parti devait mettre en œuvre avec détermination les tactiques formulées par le Comité Central et le Bureau Politique en février et août 2024 et qu’il devait adopter des tactiques correspondant à l’évolution de la situation dans les différentes régions. Par conséquent, nous affirmons clairement que le camarade Namballa Keshava Rao n’a jamais estimé que le Parti devait abandonner les armes et opter pour des pourparlers de paix.

Le Comité Central de notre Parti a discuté des changements intervenus dans les conditions de l’époque et dans le pays et a publié en 2021 un document intitulé « Changements dans les Relations de Production en Inde – Notre Programme Politique ». Ce document explique que, bien que le féodalisme se soit affaibli dans une certaine mesure dans le pays, il reste la principale contradiction. Il précise en outre que, par rapport à la situation antérieure, les relations capitalistes ont peu changé, mais que la majorité de la population vit de l’agriculture, que la terre est le problème fondamental et que nous devons donc poursuivre sur la voie de la Guerre Populaire Prolongée. Le document détaillait les changements dus à la mondialisation impérialiste au cours des dernières décennies et formulait certains changements de tactique. Il indiquait que les tactiques devaient être mises en œuvre dans les conditions concrètes des différentes régions. Il clarifiait les questions relatives au document. Ni Sonu ni Satish n’ont exprimé de désaccord avec le document. Aujourd’hui, ils expriment le contraire du document. En réalité, il aurait été utile pour le Parti qu’ils étudient la situation du pays et formulent des suggestions et conseils appropriés. Il aurait été plus sain que le débat interne au sein du Parti se poursuive. Cependant, ils ont profité de leurs responsabilités et des lacunes en matière d’étude politique parmi les cadres pour les induire en erreur. Ils ont agi de manière irresponsable et ont manqué à leurs devoirs. Le fait que certains membres du SZC [ndlt : Comité de zone spécial] aient également accepté ces fausses allégations et se soient rendus avec eux témoigne de leur manque d’instruction.

Que ce soit en Inde ou dans tout autre pays, les classes dirigeantes exploiteuses mènent des campagnes de répression uniquement parce que le mouvement révolutionnaire progresse. Au cours de ce processus, le mouvement révolutionnaire connaît des flux et des reflux, des hauts et des bas, des rebondissements et des revirements. Les cadres peuvent manquer de détermination. Les éléments les plus faibles du peuple deviennent une force pour l’État. Il y a de lourdes pertes. Cependant, un Parti révolutionnaire ne transforme pas sa stratégie à cause de cela. La stratégie dépend uniquement des conditions du moment et du pays. Sonu et Satish devraient expliquer leur discours sur le changement des conditions. Les discours superficiels ne constituent pas une discussion politique. Ils ont peur pour leur vie : c’est l’unique raison de leur mauvaise compréhension et de leur trahison.

Le Parti ne dissimule jamais ses faiblesses et ses erreurs, et il ne l’a jamais fait. Le Comité Central a synthétisé et analysé les erreurs commises dans la direction du mouvement révolutionnaire dans le pays en tant qu’avant-garde du prolétariat indien, à travers les trois armes magiques que sont le Parti, l’Armée Populaire et le Front Uni, au cours des 14 années qui ont suivi le Congrès d’unité-Neuvième Congrès, et l’a déclaré dans la Revue Politique et Organisationnelle (POR) de 2020. Il a déclaré la même chose dans diverses circulaires. Tout membre du Parti, quel que soit son rang, a le droit de discuter des modifications et des ajouts à y apporter. Il incombe aux membres responsables d’engager une telle discussion, conformément à la Constitution du Parti. Sonu et Satish ont peut-être discuté dans une certaine mesure. Mais ils n’ont exprimé aucune divergence d’opinion. Aujourd’hui, Sonu affirme que « le Comité Central n’a commis que des erreurs » et demande pardon au peuple. Satish affirme que « le Parti ne peut rien faire, nous allons tous mourir ou l’État nous obligera à nous rendre ». Ces déclarations sont tirées par les cheveux. Cela va à l’encontre de la loi de la dialectique expliquée dans la philosophie marxiste, à laquelle ils ont cru si longtemps. Les véritables communistes comprennent les choses du point de vue du matérialiste dialectique. Ainsi, ils comprennent les aspects positifs et négatifs de toute situation. Dans les périodes favorables, ils évaluent les aspects futurs défavorables ; et dans les périodes défavorables, les aspects favorables. Sans cette compréhension, on court à sa perte. C’est ce qu’ont fait Sonu et Satish.

Sonu et Satish ont pris une mauvaise direction car ils ne se sont pas mis à jour et n’ont pas évolué en fonction des conditions. Ils en sont arrivés là aujourd’hui à cause de leur manque d’honnêteté dans la reconnaissance et la correction des lacunes idéologiques, politiques, structurelles et pratiques qui existaient depuis longtemps au sein de leurs propres comités et des comités de niveau inférieur. De plus, ils diffament le Comité Central. En tant que membre du Comité Central, Sonu aurait dû discuter de ses opinions au sein du comité. Les opinions qu’il a exprimées au nom d’un appel au peuple ont été rejetées à l’unanimité par le Comité Central lors de ses précédentes réunions. Le fait qu’il continue à défendre son propre point de vue montre sa dégénérescence politique et son opportunisme. Étant membre du SZC, si Satish avait mis en œuvre la compréhension théorique et politique et les tactiques adoptées par le Comité Central, cela aurait été très utile pour le mouvement. Mais il a continué à suivre sa propre évaluation. Tous deux ont surestimé la répression ennemie. Ils n’ont pas compris le processus révolutionnaire prolongé. Ils ont mystifié leurs erreurs de compréhension et de pratique et ont détourné les cadres. Depuis le lancement de l’Opération Kagaar, le Parti a perdu 8 membres du Comité Central, 16 membres du Comité d’État et des dizaines de membres de DvC [ndlt : District/Division Committees], d’AC [ndlt : Area Committees], du Parti et de la PLGA [ndlt : Armée populaire de libération de guérilla], ainsi que des révolutionnaires. Certains cadres se sont inquiétés de voir les masses révolutionnaires devenir des martyrs et de ne pouvoir éviter les pertes. Ils ont cru que l’abandon de la lutte armée proposé par Sonu et Satish et le passage à des activités ouvertes étaient la seule voie à suivre ; contrairement à la ligne du Parti. Ils ont cru les deux hauts responsables. C’est là un manque de discernement. Nous les appelons à reconsidérer leur position, en tenant compte des leçons tirées de leur longue expérience politique et des espoirs que le peuple a placés en eux.

L’État fasciste hindouiste brahmanique du pays commet d’innombrables injustices et atrocités à l’encontre des classes et des groupes opprimés. La population proteste et résiste farouchement contre cela. Des luttes éclatent partout. Le Comité Central a reconnu que le Parti était à la traîne dans l’organisation de ces luttes et a pris les décisions qui s’imposent. La mise en œuvre de ces décisions a rencontré de graves problèmes, il y a eu des lacunes. Cependant, il n’est pas impossible de les surmonter. La mise en œuvre de ces décisions a engendré de graves problèmes et erreurs. Mais ces obstacles n’étaient pas insurmontables. De même que la nature connaît des tempêtes, des famines et des maladies, une révolution est aussi marquée par des restrictions, des revers et des pertes. Celui qui comprend cette loi historique, la loi du matérialisme dialectique, ne sera pas la proie du désespoir que la révolution est impossible. Celui qui souffre de retard politique et de confusion idéologique perd sa détermination à lutter pour le peuple jusqu’à ce que l’objectif révolutionnaire ultime soit atteint. Il s’engage dans la révolution avec la ferme volonté de donner sa vie, mais il ne peut pas aller jusqu’au bout, il profère avec la volonté de nuire des mensonges sur l’idéologie révolutionnaire, la ligne politique et le Parti, dans le but de trahir la révolution. Il deviendra un paria du Parti, coupé du peuple et deviendra inutile. Il pourra même devenir un ennemi du peuple. Celui qui, consciemment ou non, s’est égaré, s’il réfléchit de la bonne manière, finira par revenir au camp de la révolution. Les cadres révolutionnaires et les personnes qui comprennent les enjeux de la politique de classe ne croiront jamais les paroles insensées de ces opportunistes.

Nous espérons que les opprimés, les groupes opprimés, les démocrates, les progressistes, les journalistes et l’ensemble du peuple comprendront ces enjeux et continueront à participer à la révolution, comme c’est leur devoir. Nous réaffirmons que le CPI (maoïste) poursuivra sur la voie de la Révolution de Nouvelle Démocratie par le biais de la Révolution Agraire, s’emparera du pouvoir d’État au nom du peuple, dans le sens d’une société égalitaire, puis vers la réalisation du communisme.

Abhay

Porte-parole

Comité central

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