Le mardi 9 septembre, une assemblée générale des habitants du quartier de Vallès-La Frette dans la ville d’Aubervilliers, en banlieue parisienne, a eu lieu. Dans cette ville qui fait partie des plus pauvres de France les problèmes s’accumulent : notamment la saleté, les rats, l’insalubrité ou encore les punaises de lit qui sont des choses bien connues de tous les habitants des quartiers populaires.
Après cette assemblée générale, un Comité Populaire d’Entraide et de Solidarité (CPES) a été fondé suivant l’exemple de ceux qui existent dans d’autres quartiers comme au quartier du Mirail de Toulouse, à Saint-Denis, à Lyon au quartier des États-Unis, au quartier de Villejean à Rennes ou encore à Lille.
À la deuxième assemblée, dix jours après, la décision a été prise d’organiser un rassemblement devant la mairie pour protester contre les poubelles non ramassées et la saleté des espaces collectifs de tri des déchets et des encombrants.
Ce rassemblement a été réussi, il est parti du quartier et est allé jusqu’à la mairie, où des habitants ont pris la parole et adressé une lettre à la maire. Une photo d’un rat mort sur un trottoir du quartier, un événement bien trop courant dans le quartier, a été laissé en guise de cadeau d’adieu à la mairie avant la fin du rassemblement.
Suite à ça, en silence et sans l’admettre publiquement, la mairie a réagi en faisant ramasser tous les déchets du quartier, prouvant que la pression du rassemblement avait fonctionné ! C’est une première victoire de l’organisation collective du quartier ! Gageons que ce n’est que le début d’un long chemin.
L’initiation de ce nouveau CPES est dans la droite lignée d’une dynamique entamée avec la naissance de comités de quartier un peu partout. Ces initiatives, une fois coordonnées à un niveau national pourront d’autant mieux porter des luttes plus larges et plus générales contre le mal logement, les bailleurs abusifs, les conditions de vie inadmissibles que certaines municipalités imposent à celles et ceux qui vivent là où les masses vivent.
Le mois de novembre 2025 verra la célébration des 20 ans de la révolte des banlieues de 2005 suite à la mort de Zyed et Bouna poursuivis par la police. À cette occasion, le CPES mais aussi d’autres organisations de la classe organiseront des événements et actions dans les quartiers et ailleurs.
Car le CPES n’est pas que l’organisation des quartiers, ce n’est pas un outil de pression pour une meilleure « politique de la ville » : c’est une organisation destinée aux prolétaires pour s’organiser pour leurs problèmes concrets sur leur lieu de vie, qu’il soit un quartier populaire de grande métropole, un petit quartier d’une ville moyenne ou bien même quelques rues d’une petite ville ou d’un village.
Ce qui unit tous ces projets, c’est l’organisation collective pour gagner des victoires concrètes pour améliorer nos vies et créer dans nos lieux de vie un espace d’organisation dans lequel parler et agir, plus largement, pour la transformation de la société en fonction des intérêts de ceux d’en bas, et plus se laisser dicter le cours de nos vies.


