A partir du 10 septembre, troublons l’ordre public !

Le 15 juillet 2025, empêtrée dans une crise économique sans fin dont la crise financière est l’aspect le plus visible, la bourgeoisie monopolistique, les vrais maîtres du pays, a décidé de lancer, par la voix de son porte-parole, François Bayrou, une violente offensive contre le Prolétariat et les classes populaires. Nous conseillons la lecture de l’article «Sur le gouvernement de la dette et la marche à suivre » pour bien comprendre la nouvelle situation.

Il n’aura fallu qu’une poignée de jours pour que l’idée de bloquer le pays à partir du 10 septembre commence à se répandre sur les réseaux sociaux, puis dans le monopole médiatique, rendant l’appel toujours plus populaire. Parallèlement à cela de nombreuses assemblées sont en structuration préparant la mobilisation. Ces espaces, bien que brouillons et confus, ont une réelle portée démocratique, et doivent devenir l’expression politique de la mobilisation afin de contrecarrer toutes les formes d’opportunismes qui vont tenter de récupérer le mouvement dans un but vulgairement électoral. Leurs structuration au niveau national sera un prérequis pour que le mouvement devienne véritablement politique c’est-à-dire touchant à la question du pouvoir. De plus l’organisation collective servira de base à la défense face à la répression.

Il n’est pas question de décortiquer ici les différents appels qui s’accumulent sur la toile mais plutôt de voir le fond de l’affaire et de savoir comment répondre à ce juste mouvement de révolte qui se profile. Nous ne ferons pas d’analyse sur la possibilité d’un grand mouvement ou non, car si ce n’est pas le 10 septembre alors cela sera tôt ou tard.

Le 1er fait notable est que les différents appels sont des revendications démocratiques progressistes qui expriment en profondeur ce que désirent les classes populaires loin des discours et des sondages réactionnaires focalisant « le débat politique » sur « l’immigration, la violence dans la société, la nécessité d’un État fort punissant toujours plus les délinquants ». Nous voyons que la grande manipulation orchestrée depuis une vingtaines d’années se trouvent prise dans les contradictions du monde réel, celle de la lutte des classes à l’ordre du jour répondant à la crise sociale.

Bien entendu les ultra-réactionnaires, complotistes à la petite semaine, ou véritables fascistes en puissance nous refond le coup d’une manipulation du gouvernement pour dévier « le Peuple » d’une « vrais révolte » de type Gilet jaune. Ces Messieurs tentent de gommer la nature profonde du mouvement des Gilets jaunes qui était dans son essence démocratique, pour la justice sociale, et ce peu importe l’expression que cela ai pu prendre.

L’autre fait est qu’à l’heure où une camarilla de Ministres sans aucune légitimé, d’un Parlement croupion, et d’un Président-Monarque élu par la volonté des plus riches, se révolter n’a jamais été aussi juste. Nous devons rajouter que la justesse de la révolte est aujourd’hui plus que jamais synonyme de nécessité alors que pointe la destruction totale de tous nos droits ouvriers et démocratiques, et qui plus est, le retour du militarisme nous entraînant vers une nouvelle guerre mondiale.

L’heure est donc à la résistance, mais celle-ci, ne peut se faire avec les mêmes outils qui sont les instruments de la dictature des riches, c’est-à-dire notamment, via l’action Parlementaire. Il n’est en aucune question d’appuyer les actions parlementaires de la FI qui de toute manière ne serviront à rien. Lénine disait déjà que la défense des droits démocratiques ne peut-être pas le fait des réformistes mais des révolutionnaires. Les réformistes réforment quand les puissances de l’argent peuvent donner des miettes, aujourd’hui, il n’est plus question que les riches partagent un gramme du gâteau. Seuls les méthodes révolutionnaires luttant contre l’État étend, par la mobilisation et la conscientisation, l’espace démocratique et permet l’émergence de possibilité politique révolutionnaire. La preuve étant que c’est le Parlement, et cela peu importe sa couleur, qui détruit petit à petit tous les droits politiques et démocratiques conquis lors des décennies passées. Il n’y a pas un mois ou nous ne voyons pas une nouvelle lois venant restreindre nos droits basiques de citoyen. Le mouvement de défense de la Palestine a vu la criminalisation de l’expression politique et les attaques contre tout ce qui est organisé est une norme depuis des années. L’État d’exception est la norme en période de crise, à cela le peuple ne peut répondre que par des moyens tout autant exceptionnels.

Cela signifie, et c’est l’aspect principal, que seule l’action des masses populaires se mobilisant avec les méthodes révolutionnaires c’est-à-dire sortant du cadre accepté par l’État peuvent bloquer l’offensive de la bourgeoisie. Pour qu’une quelconque action collective se transforme en victoire, qui serait au minimum le blocage des plans anti-peuple du Gouvernement, le fameux « trouble à l’ordre public » se présente comme une nécessité. Par « ordre public » nous devons entendre ordre de la classe bourgeoise, des puissances de l’argent et des grandes entreprises, il n’est en aucun cas public mais bien absolument privé. L’État étant là pour maintenir l’ordre privé d’une minorité sur la majorité, c’est pour cela qu’il ne peut être qualifié que de Bourgeois. Il est instrument de la classe dominant la société, celle qui possède les moyens de productions, et de rien d’autre.

De la même façon une grève ne pourra être victorieuse que si elle trouble l’ordre de la production capitaliste. Les centrales syndicales ont l’immense responsabilité d’être au rendez-vous de la révolte du travail face au capital. Toute grève devra se conjuguer par des occupations d’usines pour donner une réelle portée politique à un arrêt de la production. Une énième trahison entraînera des conséquences hasardeuses pour les directions syndicales, les temps font que le pardon et l’oubli n’ont plus leur place.

Ce qui est, sûr et certain, car c’est ce que nous enseignent les grands mouvements sociaux passés, c’est que la clé réside dans le blocage de flux. L’intégralité du transport de marchandise se faisant par voie routière et ferroviaire, le blocage des transports devra être au cœur de la tactique du mouvement.

Une des tâches importantes sera la mobilisation des secteurs les plus populaires de la société notamment les masses des quartiers populaires. Elles sont une des clés d’un développement véritablement révolutionnaire d’un mouvement social. Jusqu’à aujourd’hui les rendez-vous ont été manqués mais il est clair que la situation a changé car les révolutionnaires agissent véritablement au quotidien dans plusieurs quartiers de France. Les couches les plus exploitées sont les garantes de l’orientation véritablement démocratique du mouvement.

La jeunesse devra se constituer en troupes de choc du mouvement en mettant la fougue de l’âge au service de l’action collective radicale. Le blocage des Universités et les Lycées doit être une tactique basique afin d’amplifier et de radicaliser le mouvement et de lui donner une résonnance maximale dans le pays. Les lieux occupés sont toujours une base importante dans tout mouvement. La mobilisation continue de la jeunesse permettra au mouvement de passer les moments de creux. La mobilisation de la jeunesse entraînant, de plus, la conscientisation des familles.

Dans un optique plus large, une mobilisation massive, multiforme, incontrôlable, irrécupérable, dans la durée sabotera d’ores-et-déjà la mascarade électorale de 2027 et ramènera dans le monde réel les politiciens professionnels de tout bord. Il est temps de leur montrer qu’ils ne sont rien et que seules les Masses font l’Histoire.

Il n’y a donc qu’un mot d’ordre, troublons l’ordre public, bloquons-tout, organisons-nous pour que l’Histoire soit au rendez-vous et qu’une victoire ouvre de nouvelles possibilités politiques. La situation objectivement est excellente, le Président est haï, le Gouvernement ne tient que par la grâce du RN qui n’est qu’un appendice du Parti de l’ordre, de plus le Parlement pourrait disparaître demain personne ne s’en rendrait compte, le pays est en tension, le ras le bol est général, le fer est chaud il faut le battre. Il est donc question de l’action subjective des secteurs les plus déterminés de la société qui va demander que tout le monde se retrousse les manches pour que le 10 soit le commencement d’un vaste mouvement de révolte dont les buts minimums ne peuvent être que la chute du régime macroniste honnis et la démission du Président.

Voir aussi

Dernières actualités de la lutte