Massacre d’État à la favelas de Rio de Janeiro

Hier matin, la police militaire de l’État brésilien a lancé une violente attaque contre les favelas de Rio de Janeiro. Plus de 2500 policiers ont participé à ce massacre, jusqu’à la tombée de la nuit, causant le plus important massacre de population civile de ces dernières années dans le pays. Aujourd’hui, le peuple brésilien pleure 136 morts (décompte partiel), auxquels s’ajoutent une centaine de personnes emprisonnées. Dès l’attaque, les habitants ont résisté et refusé la progression des forces de police, qui ont réprimé sans aucun état d’âme, pratiquant des exécutions sommaires dans la rue et dans les maisons.

Une politique de terreur et des exécutions sommaires

Dans l’attaque au sol, les agents de l’État ont été appuyé par des véhicules blindés, doublés d’une flotte de drones. Les images des quartiers en flammes inondent les réseaux sociaux et la presse, tout comme les dizaines de cadavres alignés au milieu des rues par les habitants meurtris ce matin. Dans les rues, les habitants ont organisé des manifestations massives, exprimant leur profonde haine contre le gouverneur Cláudio Castro et son Premier ministre, exigeant la fin des raids et l’identification immédiate des victimes.

Témoignant de la violence de l’attaque au journal A Nova Democracia, un habitant a rapporté que lorsque les habitants se sont organisés pour récupérer les corps, la police surveillait la population avec les drones, tirant avec des fusils pour les intimider. « Nous sommes allés avec les familles pour essayer de récupérer les corps, mais ils ont tiré sur le sol près de nous. […] Ils ont fermé tout accès à la forêt, alors qu’ils y simulaient des affrontements et tuaient le reste des gens qui étaient sur place. » La terreur s’est poursuivie toute la nuit dans la forêt, située au sommet de la favelas, jusqu’à l’aube, avec la torture de dizaine d’habitants, cherchant à fuir la zone.

La « guerre contre la drogue » est une guerre ouverte contre le peuple

Cela fait plusieurs années que l’État brésilien tente, sans succès, de reprendre le contrôle du Complexo do Alemão et Penha, un ensemble de treize favelas, situées dans le nord de la ville. Prétextant de la lutte contre le trafic de drogue, la police militaire y mène régulièrement des incursions, violant les droits élémentaires des populations.

Le bilan de l’attaque, présenté d’ailleurs sans preuves par la police militaire, est une saisie de 70 fusils et de 200 kilogrammes de drogue. Le nombre total de morts – une exécution collective de jeunes non armés – est donc presque trois fois plus élevé que le nombre d’armes saisies.

Derrière cette « guerre contre la drogue », la police organise la répression de la jeunesse révoltée, dont les rangs s’accroissent avec la pauvreté. L’action de terreur a été décidée dans un objectif purement médiatique et électoral. La dernière attaque majeure s’est produite en 2021 et avait avait causé la mort de 28 personnes.

L’ampleur du massacre, couvert par le président Luiz Inácio (Lula), est largement assimilable à une crime de guerre, perpétré sur le sol brésilien. Au lendemain du massacre, la police militaire et l’État ne présentent aucune remise en question, aucune excuse, aucun remords. Les autorités se félicitent d’avoir abattu des trafiquants, sans enquête, sans procès.

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