Défendre la Palestine, c’est défendre la Résistance anti-impérialiste armée, face à l’impérialisme et au sionisme


Nous publions ci-dessous cette analyse que nous avons reçue de la situation en Palestine par le mouvement de défense de cette libération nationale.

« Gaza ne portera jamais le drapeau blanc de la capitulation. Ni les sionistes, ni aucune autre criminelle force ne réussiront jamais à briser la volonté de la résistance à Gaza. » Georges Abdallah

Ces mots prononcés en février 2025 par Georges Abdallah résonnent aujourd’hui plus que jamais. Alors qu’il est confronté au pire génocide du 21e siècle, ainsi qu’à l’horreur d’une colonisation et d’un blocus depuis près de 20 ans, soumis à diverses attaques meurtrières depuis des années, le peuple palestinien de Gaza fait aujourd’hui face aux bombes yankees et européennes, à la famine, aux déplacements, aux massacres, au nettoyage ethnique, bref : au génocide. Mais le peuple palestinien reste résilient et groupé autour de sa résistance nationale et refuse d’abandonner sa terre, Gaza, et la Palestine.

Cette donnée a mis en échec tous les plans des impérialistes, dont à la tête l’impérialisme yankee, des sionistes-nazis ; qui, depuis deux ans, s’échinent en vain – et au prix de centaines de milliers de vies innocentes fauchées par la barbarie sioniste – à rayer Gaza et son peuple de la carte, afin de détruire toute résistance anti-impérialiste dans le monde arabe. Ceci afin de préparer sa future guerre contre l’impérialisme chinois, et de stabiliser ce front pour pouvoir se confronter sur le front principal futur, celui qui opposera directement les Etats-Unis à la Chine.

Les victoires de la résistance, les cessez-le-feu et le rôle du mouvement de soutien ont déjà été abordés dans de nombreux articles, notamment sur La Cause du Peuple. Nous pensons aujourd’hui important de nous pencher en profondeur une fois de plus sur le sujet au vu de la situation actuelle.

Dans toute situation il est important de prendre un pas de recul pour l’analyser justement et de manière concrète. Tout d’abord, nous pouvons affirmer que le Déluge d’Al Aqsa est toujours présent et qu’il continue de bouleverser en profondeur l’équilibre des forces, faisant progresser sans commune mesure la cause palestinienne et sa lutte de libération nationale, ainsi que la lutte des peuples arabes pour l’émancipation et la libération. Assurément les années à venir nous prouverons la véracité de ces dires.

Parler de Gaza sans parler du reste de la Palestine serait absurde, et parler de la Palestine sans parler du monde arabe serait un non-sens. Débutons l’analyse de cette phase actuelle en rappelant que l’impérialisme, en crise continue, est aujourd’hui dans une phase accrue de pourrissement et que, couplé à l’intensification de la lutte des classes sur tous les continents, le monde est en ébullition, annonçant un changement de qualité (qualitatif) inévitable.

Qui dit crise pour l’impérialisme dit accentuation de la lutte des classes pour le prolétariat et les peuples opprimé du monde. La grande contre-offensive tactique du Déluge d’Al Aqsa, aux portées stratégiques, a été un marqueur de cette nouvelle période dans laquelle nous nous trouvons. La préparation et le développement de nouvelles guerres révolutionnaires des peuples opprimés en est le second marqueur et indiquera la direction à suivre pour tous les révolutionnaires.

Le 7 octobre a révélé la situation actuelle à celles et ceux qui veulent bien voir. Plus que jamais les discours creux, le crétinisme parlementaire, le refus de la violence révolutionnaire apparaissent clairement à pans toujours plus grands des masses, pour ce qu’ils sont vraiment : une lâcheté face à l’Histoire et notre classe. La résistance nationale palestinienne, puis arabe, ont forcé toutes les forces politiques à prendre position et au bout du compte, il n’y a que deux cotés à une barricade. Soit nous sommes du côté de l’impérialisme, soit contre. Bien entendu, il y a des nuances, des embûches, des manques d’analyse et cette contribution se veut comme un outil pour renforcer notre compréhension et notre travail en faveur du camp de l’anti-impérialisme.

Quelle est la situation aujourd’hui dans le monde arabe, le « grand moyen orient » ?

Commençons par une courte présentation de la situation actuelle de la résistance palestinienne et son analyse politique. La résistance palestinienne, principalement à Gaza, reste forte, disciplinée, composée de plus de 20 000 combattants et possédant une chaîne de commandement efficace.

Les dernières embuscades meurtrières, à Beit Hanoun notamment (une zone classée sécurisée par Israël), à seulement quelques petits kilomètres de la barrière de séparation, dans une zone vidée de ses habitants, ont prouvé que la résistance tient et tiendra en échec l’armée sioniste. Cette opération tuant plusieurs soldats et en blessant un grand nombre, alors même que Netanyahou paradait à la Maison Blanche en affirmant avoir vaincu la résistance, est un exemple de l’échec de l’armée sioniste dans tout Gaza. Et dans toute la Palestine, lorsqu’elle sera transformée en plateforme entière dédiée à la résistance, dépassant les frontières de Gaza.

Que pouvons-nous voir à Gaza ? Les forces armées de la résistance, malgré la perte de grands leaders, contrôlent encore le terrain ; et le génocide et la famine, loin d’affaiblir la résistance, la légitiment et la renforcent. Quand un martyr tombe, 1000 naissent du sol fertile de la Palestine, et la direction se renouvelle sans cesse, forgée par la guerre de libération nationale, et par l’expérience profonde du peuple palestinien. Des embuscades meurtrières contre les sionistes ont lieu quotidiennement et la réalité est bien plus coûteuse que les 900 soldats morts assumés par Israël. Il y a probablement des milliers de morts, des dizaines de milliers de soldats blessés physiquement (amputés) et/ou psychologiquement et inaptes au combat, comme commencent à le révéler des sources israéliennes bravant la censure.

Les factions de la résistance restent unies, et actives politiquement dans la chambre commune des factions, dirigée par le Hamas. Elles ne luttent pas dans un baroud d’honneur mais font évoluer leur pratique suivant le cours de la situation politique, dans une guerre de guérilla et d’usure, où l’armée israélienne s’est embourbée dans les sables de Gaza.

Un haut responsable du Hamas la semaine dernière a déclaré à Drop Site qu’en l’absence d’accord, l’intensification de l’insurrection armée contre les forces israéliennes à Gaza serait « le seul moyen efficace de contrer tous leurs plans ». Nous voyons donc que la chaîne de commandement est présente et que la guerre est dirigée politiquement

Nous le voyons, les attaques des Brigades Al-Qassam se sont intensifiées, avec de plus en plus d’attaques au corps, des tentatives de kidnapper des soldats et une politique de faire mal encore plus qu’avant. Ceci est en lien avec un nouveau cycle de négociation intensif entre la résistance et les sionistes-nazis, lancé durant le mois de juillet et aujourd’hui en attente.

« La stratégie actuelle de la direction des Brigades Al-Qassam est de causer un maximum de pertes dans les rangs ennemis, par des opérations à bout portant, et d’œuvrer à la capture de soldats sionistes. » Abu Obeida, porte-parole militaire des Brigades Ezzedine Al-Qassam, le 17 juillet 2025.

Là encore, une preuve que la résistance palestinienne reste forte est le fait qu’elle demeure ferme sur ses positions dans les négociations, malgré les pressions intérieures et extérieures, et qu’elle ne recule pas sur ses lignes rouges dans la lutte pour un cessez-le-feu aux conditions de la résistance. Une résistance affaiblie et quasiment détruite ne ferait pas ce choix, encore moins si elle ne se savait pas soutenue par une majorité de la population.

Dans le même temps, afin de principalement lutter contre l’ennemi sioniste et non de réaliser une guerre intra-palestinienne – ce qui est le souhait d’Israël et d’une partie de l’Autorité Palestinienne (AP) – le Hamas a, de manière juste, lutté contre le problèmes des milices de harkis. Les harkis sont des Palestiniens au service de l’entité sioniste qui œuvrent à Gaza, traquent la résistance et pillent l’aide humanitaire. Le Hamas a tout d’abord émis des avertissements, des appels à rejoindre la nation, tout en préservant et solidifiant les relations avec les tribus et grandes familles de Gaza. Une fois que le Conseil national des tribus et clans palestiniens a rejeté les traîtres à la patrie, le Hamas a attaqué. Ils les ont déclarés ennemis extérieurs à la nation et ont émis les directives menant à la mort de dizaines de miliciens et leur promettant le châtiment de la mort pour leur traîtrise.

La consolidation et le maintien des relations avec les grandes familles par le Hamas sont importants, car le Hamas a ainsi préservé l’unité avant de lutter de manière directe contre les miliciens. Les forces sont dirigées principalement contre les sionistes, et tout est fait pour éviter une guerre civile qui ne profiterait qu’à Israël.

Début juillet, le pouvoir politique israélien a menacé que l’armée israélienne occupe totalement Gaza ; là où les chefs de l’armée auraient préféré des campagnes militaires d’encerclement des zones où le Hamas reste fort… C’est-à-dire tout Gaza, comme les faits – et les cercueils des soldats sionistes – le prouvent. Là encore, si la résistance était faible, pourquoi alors prendre le risque d’occuper Gaza, et donc d’encore plus légitimer la résistance, tout en offrant son flanc pour la guerre de guérilla menée par la résistance ? Le gouvernement israélien, affaibli et divisé en surface mais uni autour de la survie du sionisme, choisit la voie de la guerre totale dans sa guerre totale, marquant ainsi les derniers chapitres de son existence. Tous les sionistes s’opposant à la poursuite de la guerre ne sont pas des alliés mais simplement des sionistes-nazis, ayant choisi une autre voie pour la survie et le développement de l’Etat sioniste. Car en effet le 7 octobre a marqué le début de la fin du projet sioniste ; et Israël, en tant qu’État pour les juifs du monde, où ces derniers seraient en sécurité, économiquement et militairement, est aujourd’hui brisé, éclaté par l’offensive du 7 octobre.

La situation de la résistance en Cisjordanie est plus compliquée, du fait du morcellement continu et de l’intensification de la colonisation. Cette résistance, moins professionnalisée et militarisée qu’à Gaza, existe tout de même et maintient vivante la flamme de la résistance, comme les opérations martyrs sporadiques mais importantes ayant lieu dans les territoires de 1948.

Il est urgent que les factions mobilisent le peuple et principalement organisent les paysans, pour se dégager et conquérir (si ce n’est de suite) des bases d’appui, des zones où, comme Gaza, elles peuvent opérer d’une manière similaire à la base d’appui : en dirigeant leur pouvoir politique et militaire dans la lutte contre le sionisme et l’impérialisme. Ceci est très compliqué, à cause de la direction traître de l’Autorité Palestinienne. Plus la colonisation s’étendra en Cisjordanie, plus la zone entière se transformera en plateforme pour la résistance, et cette colonisation accrue ne sera pas une victoire pour Israël, mais bien un pas de plus vers son tombeau. Dans ce sens, la résolution symbolique votée par la Knesset (le Parlement israélien) d’occuper toute la Cisjordanie est une preuve de faiblesse, et enterre encore plus, si cela est possible, les accords d’Oslo. Pourquoi cette résolution ? Si ce n’est la preuve que la résistance et la situation en Cisjordanie, intense mais pas encore explosive, inquiètent Israël et contrecarrent leur plan de stabilité et d’expansion. Comme l’a plusieurs fois rappelé Abu Obeida, le front de la Cisjordanie occupe une place centrale et lorsque toute la région deviendra une région dédiée entièrement à la résistance, assurément ce front sera central pour mettre à bas l’entité sioniste.

Passons maintenant au monde arabe, incluant l’Iran. Comme dans toute guerre, différentes batailles ont lieu, toute ne sont pas directement militaires suivant l’évolution de la guerre et des contradictions. Différentes batailles militaires ont eu lieu, néanmoins, dans tous les pays arabes soutenant la Palestine et refusant de se vassaliser devant l’impérialisme yankee. Qu’il s’agisse des milices populaires en Irak, du Hezbollah libanais, Ansar Allah au Yémen, l’Iran : toutes ont mis leurs forces armées dans la bataille pour la Palestine et contre l’impérialisme. Toutes ont payé le prix de la guerre à différents niveaux, mais toutes ont su rester debout suite la bataille et aux ripostes impérialistes ; et c’est un fait que nous devons saluer. Dans le même sens, ces organisations ont su imposer des pertes en quantité importante et de grande profondeur à Israël, notamment l’Iran lors de la guerre des Douze Jours, où les Etats-Unis ont dû se résigner à mettre en place un cessez-le-feu, sans avoir atteint leurs objectifs de guerre.

La dernière attaque en date des impérialistes combine la pression politique, au travers de la lutte « diplomatique », politique, de sanctions économiques, et d’une pression militaire pouvant être amenée à se développer si les résultats ne sont pas au rendez-vous. Le nouveau grand plan de l’impérialisme est l’essence même de son plan de tout temps : désarmer le peuple, et diviser la région. Ainsi le retrait final des troupes yankees d’Irak est conditionné au désarmement des milices populaires. Le retrait d’Israël du Sud Liban est conditionné au fait que le Hezbollah et les factions palestiniennes remettent leurs armes à l’État laquais libanais et à la FINUL (les forces de l’ONU au Liban). Le cessez-le-feu à Gaza est conditionné au désarmement du Hamas et des autres factions de la résistance. La condition pour que l’Iran ne soit plus attaquée est qu’elle se soumette et mette fin à son projet nucléaire, et devienne un vassal des États-Unis. Face à cette situation, le Yémen a montré le seul chemin à emprunter pour négocier avec les impérialistes : celui de la force armée. En effet, malgré les attaques combinées de différentes puissances impérialistes, le Yémen a continué à lutter, mettant ainsi fin à l’agression américaine, tout en continuant à bombarder Israël et tous les navires commerçant avec ce dernier.

Nous voyons ainsi bien que cette région centrale du monde nous impose de développer notre soutien, et que face aux plans des impérialistes, il est urgent que tous les révolutionnaires et les anti-impérialistes sincères et conséquents affirment et mettent en avant le droit à la résistance armée des peuples opprimés face à l’impérialisme.

Le mouvement de défense de la Palestine, grâce à la ténacité de la résistance, a su gagner la bataille de l’opinion publique, de la mobilisation, et a su lutter contre la répression. À l’heure où le génocide est mieux documenté qu’auparavant, que la famine apparaît enfin sur les écrans des monopoles médiatiques, que soutenir le peuple palestinien est de plus en plus accepté, et que même les chefs d’États, dans des déclarations hypocrites, sont obligés de dénoncer la situation à Gaza, nous devons être un pas en avant.

Affirmer seulement le soutien au peuple palestinien ne suffit plus. Pire, ne faire que cela serait une faute. Notre devoir n’est pas seulement de documenter les flottilles de la liberté, de parler des 2 ou 3 colons ayant refusé leur service militaire, mais bien d’affirmer le droit au peuple de se défendre par tous les moyens nécessaires, dont les armes, face à une colonisation et à un génocide. Ainsi nous soutiendrons la résistance arabe, le peuple palestinien et les peuples opprimés dans le monde arabe, et du monde entier.

Voilà l’époque dans laquelle nous nous trouvons. Les lignes de démarcation sont claires et il y a urgence à ce que les masse, particulièrement les masses arabes, se mobilisent toujours plus dans cette grande lutte, et se lèvent pour la Palestine, afin de faire tomber le premier bouclier israélien, qui n’est pas le Dôme de Fer, mais bien le bouclier normalisateur des États arabes réactionnaires, laquais de l’impérialisme.

Là encore, les récentes déclarations des États arabes, demandant la démilitarisation de la résistance palestinienne, ne sont pas un signe de faiblesse de cette dernière mais bien un signe de faiblesse de l’impérialisme. De telles déclarations de ces États ne peut que heurter les masses arabes et donc menacer la stabilité de ces régimes. L’impérialisme, n’ayant réussit aucune de ses attaques pour faire capituler la résistance, joue donc ses dernières cartes, quitte à menacer la stabilité de la région. Ainsi face à ces déclarations, plus que jamais comme Georges Abdallah l’a si bien exprimé, il est vital que les masses arabes se lèvent pour leur frères et sœurs de Palestine, car elles ont le pouvoir d’arrêter le génocide.

Si la résistance palestinienne est restée forte face à près de deux ans de génocide, dont la famine, ce n’est pas la déclaration de quelques bourgeois compradores (dans un pays dominé par l’impérialisme, les compradores sont la classe bourgeoise au service des impérialistes étrangers) et laquais qui leur feront rendre les clés du retours que sont les armes de la résistance.

L’aspect principal est que les diverses organisations armées anti-impérialistes restent fortes et tiennent le front de lutte, en refusant toujours de déposer les armes. Toutes sont soumises à la dure attaque impérialiste tentant de les désarmer, alors unissons-nous pour les soutenir et affirmer que oui : on a raison de se révolter ! Par tous les moyens nécessaires ! Nous avons vu que, organisés et dirigés par des révolutionnaires, nous pouvons gagner des batailles dans le mouvement de défense de la Palestine, comme ceci fut le cas avec la libération arrachée de Georges Abdallah ; alors continuons à nous unir, et comme lui-même le dit, à nous grouper autour de la résistance et de Gaza.

La nouvelle période dans laquelle nous nous trouvons nous impose d’analyser concrètement la situation actuelle, d’élever le niveau de lutte et d’organisation, d’éduquer les masses profondes à rejeter le crétinisme parlementaire, de les éduquer à la violence révolutionnaire, à la lutte anti-impérialiste : ceci étant le chemin pour les organiser sur le chemin de la révolution socialiste, qui sera le plus grand allié des peuples opprimés, dont le peuple palestinien.

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