Une nouvelle vague de Révolutions Prolétariennes est en train d’incendier le Monde. Aveuglé par un aspect de la contradiction, la crise et toute la catastrophe qui va avec, nous en oublions le principal : la renaissance du Communisme et de son Mouvement. Nous sommes dans une période de recomposition politique dans les facs sortant de la défaite historique des années 90, où l’ancien est entrain de disparaître face au nouveau. Dès la crise de 2008, l’anarchisme béat des années 90 a implosé, celui inconsistant qui combattait « le stalinisme», et toute une militance hobby estudiantine. Le trotskysme est entré en décomposition, Révolution Permanente est le dernier avatar de sa déchéance amorcée avec le sabordage de la Ligue Communiste Révolutionnaire opéré en 2009 avec le lancement du NPA. RP est la marque de sa phase terminale, qui sera balayée, de gré ou de force, par le retour du Mouvement Communiste. L’UNEF a fait son tour complet, revenant entre les mains de trotskistes, mais de trotskistes qui n’ont plus de perspective nationale, qui sont condamnés à maintenir en vie un cadavre. Ils ont gagné le nom, mais perdu tout contenu. L’Union Étudiante est quant à elle condamnée à se diviser à chaque cycle électoral tant son existence ne dépend pas d’une mobilisation étudiante mais de ce qu’il se passe dans les partis politiques à l’extérieur. Si, par ci par là, des groupuscules trotskystes se forment et se reformeront sur le cadavre des anciennes expériences, nous assistons bien à leur chant du cygne. Cela ne signifie pas la fin du trotskysme, cela ne pourra disparaître que dans le processus révolutionnaire en détruisant la base matérielle même du trotskysme, l’impérialisme et ses couches intermédiaires. Tous ces groupes continueront à exister pendant relativement longtemps, sans poids, mais ils utiliseront l’université comme une caisse de résonance : un amplificateur de leurs voix qui ne pèsent rien au-delà.
C’est pour ça qu’il est important de cerner le rôle des étudiants révolutionnaires dans la phase de recomposition du mouvement communiste dans le pays. A vrai dire, la fac n’est pas si différente du reste de la société et les tâches sont, peu ou prou, les mêmes. En premier le mouvement étudiant politico-syndical doit épouser l’idéologie du Prolétariat, le Marxisme de notre époque, et rompre avec les vieilles pratiques et le vieux monde, comme l’ensemble des révolutionnaires en forge. L’essence du Marxisme, c’est le Pouvoir, et donc le mouvement étudiant révolutionnaire doit porter cette question dans la pratique, tout en luttant théoriquement.
Briser les murs des Universités, ce n’est pas seulement cesser d’avoir des étudiants coupés du monde social, mais c’est aussi briser le consensus capitalo-libéral et anticommuniste à l’intérieur même des campus. L’administration universitaire, les corporations, l’opportunisme/trotskysme, sont les premiers murs à briser dans les facs pour ouvrir un espace où va se développer le Mouvement Communiste. Le trotskysme dans cette bataille est le premier mur à abattre car il incarne l’opportunisme et l’anticommunisme chez les étudiants en maquillant le consensus de rouge (très pâle dans sa version RP 2025). De plus sa pratique opportuniste, manipulatrice, qui au fond n’est qu’une énième capitulation face au rapport de force nécessaire, doit être balayée pour que les facs redeviennent une pointe aiguisée de la renaissance du M.C. Le chemin comme partout est l’organisation scientifique de la révolte en usant des moyens qui font apparaître les vraies contradictions. Il faut lutter dans et en dehors des facs, ne rejeter aucun moyen à priori, éduquer les étudiants dans la combativité. La pratique révolutionnaire délimite qui sont les alliés et qui sont les ennemis du mouvement communiste, non en parole mais en acte. Les lubies petites bourgeoises (surtout anti-organisation) qui hantent les cerveaux de certains étudiants « politisés » vont aussi s’évanouir dans le développement implacable de la pratique révolutionnaire. Bien entendu cela ne signifie pas que nous ne devons pas lutter avec eux dans des fronts tactiques, au contraire la majorité de cette masse activiste est sincère, donc elle doit servir au M.C. L’unique question est de garder fermement les principes, la démocratie collective et notre indépendance politique.
Défendre le Marxisme, son corpus théorique basé sur le développement scientifique, non pas sur des analyses purement subjectivistes, se battre avec rage pour le matérialisme dialectique, récuser le structuralisme, le post-modernisme, lutter contre le pessimisme anti-historique et pour l’optimisme révolutionnaire, voilà quelques batailles de la tranchée de combat idéologique que représentent les universités dans leur ensemble. Le mouvement révolutionnaire étudiant (organisations et syndicat) doit être ferme théoriquement, plus que dans d’autres secteurs, car la lutte avec les intellectuels est une tâche ardue. Lutte théorique, combat pratique, pour que triomphe en acte le Marxisme de notre époque : tel est le credo.
La nouvelle pratique doit correspondre au nouveau moment de développement de la lutte des classes. Les temps exigent une rupture de la pratique politique en université tant elle est engluée dans l’idéalisme par les opportunistes. Brusquer les choses, secouer les pratiques erronées, se mettre en position d’avant-garde et de seule alternative entre réaction et révolution. Il est possible qu’au début le contingent soit réduit, ce qui est nouveau commence petit, mais des graines savamment plantées donneront une magnifique récolte. Et surtout : il y a déjà tout un contingent d’étudiantes et étudiants qui assument de rompre avec le corporatisme, le vieux syndicalisme étudiant dépolitisé et l’opportunisme. Camarades, vous êtes la clé.
Comme caisse de résonance, comme lieu de politisation, le mouvement étudiant révolutionnaire a un grand rôle à jouer dans la Révolution en France. Son rôle est d’appuyer le mouvement communiste dans le prolétariat et participer par tous les moyens possible à la Reconstitution du Glorieux Parti Communiste de France. Les étudiants, même les plus précaires, n’ont pas la vie et la conscience du prolétariat avancé car la réussite des études leur permettrait de changer de position. Mais ils sont la base qu’il faut mobiliser, politiser et organiser à l’université. Quant aux étudiants petits-bourgeois, qui entreront dans les rangs des intellectuels, il est important de les gagner au Marxisme. La prolétarisation d’une grande partie des étudiants, par choix et par conséquence des politiques de privatisation, sélection etc, va être une nécessité pour transformer en profondeur les âmes et servir véritablement la classe. Le mouvement vers les usines, vers les quartiers, vers les masses populaires dans l’esprit de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne fait partie intégrante de cette décennie marquant le grand retour du COMMUNISME.


