Interview : au campus du Mirail, la lutte contre l’austérité

Le mardi 14 octobre, l’assemblée de lutte de la fac du Mirail à Toulouse a voté le blocage et l’occupation pour protester contre la baisse des budgets et en appui au mouvement lancé par les professeurs. Le mercredi 15, au matin, les étudiants ont rebloqué afin de continuer le mouvement. En suivant le Comité d’Action Syndicale (CAS) du Mirail, la Ligue de la Jeunesse Révolutionnaire (LJR) s’est mobilisée en soutien à la Palestine lors d’une action combative. La Cause Du Peuple est allée couvrir l’action et en a profité pour faire l’interview de deux jeunes militants de la LJR syndiqués au CAS du Mirail, venus de la lutte septembriste.

Cause du Peuple : Pouvez-vous vous présenter pour les lecteurs de la CdP ?

Marc : Je m’appelle Marc, je suis en L1 économique et social, j’ai rejoint récemment la LJR et le CAS ensuite lors de la lutte septembriste.

Maria : Bonjour, je m’appelle Maria, je suis en L1, j’ai fréquenté les AG Bloquons-tout, j’ai participé à des actions organisées par la LJR, puis j’ai rejoint la LJR et le CAS par la suite.

CDP : Qu’est-ce que le CAS ?

Maria : C’est un comité qui fait du syndicalisme sur la fac du Mirail, mais aussi à Paul Sabatier. Le but du CAS est de régler des problèmes individuels de manière collective. Bien que né à la rentrée, nous avons déjà eu une victoire. Nous avons réussi à ce que 15 étudiants puissent changer leur matière mineure car cela les empêchait de passer le CAPES. C’était clairement un problème de la fac qui avait mal fait son travail. Nous avons fait pression sur l’administration et cela a fonctionné.

Marc : Le CAS, c’est un syndicat combatif révolutionnaire pour et par les étudiants. Nous avons des soucis dans nos facs, mais la lutte se passe aussi à l’extérieur, nous lions l’université au reste de la société. Les étudiants sont majoritairement issus de la petite bourgeoisie, selon la définition Marxiste, ils sont dans une précarité ponctuelle et donc de ce fait proches du prolétariat par leurs conditions de vie. C’est une façon de les politiser en élargissant les luttes à toutes les causes qui touchent le prolétariat.

CDP : Que s’est-il passé mardi et pourquoi ?

Maria : Il y a eu deux AG, l’une des profs et l’autre des étudiants, avec respectivement 300 et 150 participants. Les profs ont voté la grève contre l’austérité mardi et jeudi. Ensuite, l’AG des étudiants a décidé d’appeler un blocage et à l’occupation.

Marc : Le blocage a bien fonctionné, nous avons débraillé dans les amphis, mais l’occupation n’a pas pu avoir lieu suite à l’intervention de « la sécurité » de la fac et d’une présence policière. Nous avions décidé que si la police intervenait nous quitterions les lieux pour revenir le lendemain.

CDP : On nous a dit que la sécu avait été violente, que s’est-il passé ?

Maria : La sécurité est arrivée et a essayé de nous déloger manu militari, il y a eu des petits affrontements et des menaces physiques. Ils avaient un chien ce qui est assez impressionnant. Ils ont vraiment un comportement de milice, et le fait que certains soient issus du quartier du Mirail n’excuse rien.

Marc : Aujourd’hui, il y a une présence exceptionnelle d’agents de sécurité qui sont venus en renfort.

CDP : Nous avons assisté à une action en faveur de la Palestine, pourquoi ?

Maria : Le CAS a initié l’action et la LJR l’a rejointe, nous voulions apporter notre soutien à la Palestine et à la Résistance, pour nous c’est une nécessité de lutter contre le génocide et pour la fin du sionisme.

Marc : Nous avons aussi apporté notre soutien à toutes les luttes en cours dans le monde pour rappeler qu’ « on a raison de se révolter ».

CDP : On nous a dit que le mouvement n’avait pas été appuyé par toutes les organisations ?

Maria : En effet le mouvement n’a pas été soutenu, ni suivi, par la plus grosse organisation de la fac, le Poing Levé (Révolution Permanente). Ils ont dit qu’il n’y avait pas assez de monde, que cela n’allait pas fonctionner. Malgré cela, les étudiants ont largement voté pour la lutte.

Marc : Des anciens nous ont dit qu’ils sont habitués de ce type de chose mais nous n’en avons rien à faire, nous sommes déterminés à lutter !

La lutte continue au Mirail et à Toulouse, la CDP vous tiendra informés du développement du mouvement.

Voir aussi

Dernières actualités de la lutte