Sur le 18 et la nécessité d’en finir avec l’intersyndicale

Le 18 a été une journée qui tranchait avec la détermination et l’électricité du 10 posant la nécessité de repenser le Mouvement Septembriste. Il est arrivé ce que nous envisagions : l’amalgame du Mouvement Septembriste avec l’intersyndicale, cette dernière prenant le contrôle des opérations, pour le pire, faisant bien entendu le jeu de l’État. Dans les faits cela s’incarne par un effondrement de la radicalité et de la combativité du mouvement afin de le réorienter vers la traditionnelle voie de garage « des journées de mobilisation » lieu du consensus avec la bourgeoisie. Nous faisons semblant de lutter, vous faites semblant de nous écouter (ou pas), nous continuerons tant que l’État distribuera des millions pour acheter la paix sociale. Cette « paix sociale », que les révisionnistes-opportunistes, nous imposent, est une paix des cimetières. Combien de vie sont broyées par la destruction du code du travail, de nos droits sociaux, combien de morts et de mutilés de l’exploitation à outrance du prolétariat ? Combien de vies seront sacrifiées sur l’autel de l’austérité si notre Grande Intersyndicale capitule ? Assurément des dizaines de milliers (morts sur chantier, morts d’être mal soignés, de suicide, d’alcoolisme, d’overdose, de dépression, de femmes battues, de fausse couches, de morts dans la petite enfance). Nous parlons d’un crime de masse dont les responsables devront rendre des comptes tôt ou tard.

Le mouvement du 10 était marqué du sceau des bonnes augures, même le chef des flics, avait pressenti l’imminent danger de l’alliance des franges radicalisées de la CGT avec un mouvement politique se développant à la base, organisé et, surtout, créé par la lutte. Alors que la responsabilité historique imposait une alliance naturelle CGT – Mouvement Septembriste, la direction a préféré l’unité avec tous les syndicats anti-ouvriers de collusion, soit les démocrates chrétien de la CFDT et bien sur la mafia FO-CIA. Ces formations servent le but historique de la bourgeoisie de diviser le prolétariat et de le contraindre à la domestication du capital. Quand les chiens couchent avec les chats rien ne va.

Revenons, en premier, sur ce qu’est l’intersyndicale dans le concret de la lutte des classes en France. A première vue, nous ne pouvons que louer l’unité des forces syndicales pour défendre les travailleurs, mais dans les faits cette alliance se transforme en piège systématique de tous les mouvements sociaux. C’est un instrument de collusion avec la Bourgeoisie et de défaite pour le Prolétariat systématiquement. C’est le mouvement syndical créé historiquement contre les communistes, donc anti-prolétaire, qui enserre la CGT de son étreinte capitulationniste ce qui arrange, bien entendu, la direction confédérale par là se dédouanant officiellement de la responsabilité de chaque défaire. Il ne faudrait surtout pas être les diviseurs de cette magnifique « unité des travailleurs » et de passer pour des « Rouges ».

La Bataille des retraites a montré à fond que ce dispositif fonctionne au-delà de toutes espérances. La combativité était énorme et c’est quand le mouvement à commencer à briser le cadre de consensus avec la bourgeoisie, consensus qui se nomme « journées de mobilisation » que l’Intersyndicale a signé la rééditions. Nous vivons sans cesse une réédition du communiqué de l’infamie du 8 décembre 2018 où l’intersyndicale a appelé Macron à l’aide pour gérer la situation. Le résultat ne s’est pas fait attendre, des morts, des mutilés, de la prison et une défaite historique pour les classes populaires et des milliers de mort en prime pour le prolétariat exploité.

Aujourd’hui concrètement l’intersyndicale sert à valider le Premier ministre Lecornu, soutenant « le fait du Roi », contre la démocratie. L’intersyndicale a beau jeu de s’opposer à l’extrême droite quand elle fait son jeu jusqu’au bout. Mais il est vrai que ces braves directions ne font pas de politique ! Bien entendu les discussions en catimini avec les responsables gouvernementaux représentant la bourgeoisie, où « les (d)ébats » directement avec les Patrons, tout cela n’est pas de la politique mais du syndicalisme. Par contre faire alliance avec les forces populaires mobilisées, les seules dans ce pays, c’est faire de la politique et ce n’est pas bien. Nous pouvons craindre de ces messieurs quand les temps deviendront sombres.

C’est au fond la conception du syndicalisme, lui-même, qui ne va pas, que cela soit celui « réformiste, de discussions » ou celui qui se proclame de classe ou révolutionnaire : tous au final se retrouvent dans la même barque, nommée collusion, en perdition. Tous ne voient le Prolétariat et la situation politique qu’à travers le masque ultra réducteur du syndicalisme actuel. Sur nos têtes rode l’horrible spectre du congrès d’Amiens, la maladie génétique de notre syndicalisme tricolore. Sur nos têtes rodent « Grenelles » et l’intégration à l’État, sur nos têtes rode le 8 décembre et nos corps en pâture donnés à la bourgeoisie, les temps sont à la rupture.

Ce n’est pas pour rien que la CGT a été efficace et puissante seulement quand il y avait un Parti Communiste véritable. Ce qui n’y veulent voir qu’une contingence historique ont tout faux. Malheureusement la trahison du Socialisme par le Parti historique nous a amené à cet effondrement politique et moral dont nous commençons à peine à sortir par la voie de la lutte des classes. Il est temps que s’organisent les noyaux de communistes dans les usines, dans le Syndicat, pour impulser une nouvelle ligne résolument politique appuyant le prolétariat vers le chemin du Pouvoir, en portant la tâche de la reconstitution du Glorieux Parti Communiste de France. Travail de patience, d’abnégation, d’amour pour la classe, mais travail impérieusement nécessaire aujourd’hui.

La CGT va bien, il lui manque une direction politique, le Parti Communiste, pour qu’elle devienne la puissance retrouvée, avec des millions de syndiqués. La classe exige la direction.

Pour le moment le mouvement continue, les forces révolutionnaires doivent briser le consensus de l’intersyndicale, déstabiliser la situation pour la crise s’accentue, que chacun prennent ses responsabilités. Nous ne pouvons accepter que le Mouvement social actuel appuie la stabilisation du Régime. Lecornu, Macron doivent démissionner, il n’y a pas de programme minium.

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