Le 18, un pas en avant !

Le 18 s’annonce déjà comme une grande journée de lutte, plus que jamais l’ordre public doit être troublé. C’est un fait important car une grande journée de mobilisation à l’appel de l’intersyndicale verra un risque très fort d’isolement du mouvement Septembriste. Les médias du Régime commencent déjà à l’annoncer, la mobilisation sera importante, cela donnera un coup de fouet à l’intersyndicale pour enfumer tout le monde. Nous ne pouvons accepter le risque de normalisation de la lutte par une inter-syndicale qui aura déjà négocié en sous-main une sortie honorable de la crise après quelques « journées de mobilisations ». Le fait que des secteurs de la CGT se soient radicalisés en se liant avec le mouvement populaire est le problème principal de tout le patronat et c’est un aspect que nous devons maintenir à tout prix. C’est pour cela que la CGT reste LE Syndicat et n’est pas seulement au service du patronat et des bourgeois comme les autres centrales syndicales. Tout un pan de l’épopée de la lutte des classes constitue son ADN. La CFDT et FO furent créées, essentiellement, pour participer à la contention du Communisme et à l’avilissement de la classe ouvrière. Ils sont, plus que jamais, du côté de la réaction. Il n’y a que la direction de la CGT qui fait un exercice de funambule de plus en plus périlleux au fur et à mesure que la lutte des classes se redéveloppe. A nous de la faire basculer dans le vide.

Certains affirment que  « la grève » est inopérante qu’il faut insister sur les sabotages des flux : c’est bien évidemment ne pas comprendre le rapport capital-travail qui est la base de l’exploitation capitaliste. Une usine paralysée par un blocage de rocade n’est pas une usine en grève, le caractère est différent. Un ouvrier qui refuse le travail, c’est un ouvrier qui refuse temporairement le système capitaliste (l’esclavage salarial), non seulement il fait perdre de l’argent aux patrons qui ne peuvent produire (alors qu’un blocage de flux n’empêche pas la production) mais en plus il développe par la lutte la conscience de sa force comme classe. C’est en ce sens que toute grève est politique. Les actions de sabotage, de blocage, sont un complément nécessaire, mais la fin de la possibilité de la grève c’est la mort du mouvement ou l’auto-enterrement comme durant les Gilets Jaunes. La contradiction entre le retour de la lutte des classes et l’absence d’organisation massive ne doit pas nous faire retomber dans le luddisme.

Le syndicat en ce sens reste une des clés de la recomposition politique du prolétariat. C’est, du moins, un élément secondaire car seul le Parti Communiste est l’élément central. Paradoxalement il faut donc en finir avec le syndicalisme qui est le cancer du prolétariat. Du syndicaliste qui ne jure que par le syndicat, dépolitisé et dépolitisant totalement la classe ouvrière. Cela peut paraître contradictoire mais si nous sommes Marxistes nous savons que le syndicat au mieux sera peut être trade-unioniste (défendant que des avancées économiques sans renverser le système). Le chemin est donc de lutter dans la CGT comme communistes organisés pour tirer les prolétaires des griffes du syndicalisme ! C’est un combat âpre, bien plus dur qu’une émeute, un sabotage, ou même un acte de guérilla isolé, et bien plus difficile que le travail syndical en lui même. Politiser les prolétaires organisés dans la CGT afin de les convaincre par la pratique que la seule solution c’est la reconstitution du Parti du Prolétariat demeure l’unique chemin historique. En fin de compte pour paraphraser Lénine, seuls les communistes peuvent défendre véritablement les droits des ouvriers en faisant du syndicat un instrument au service de la conquête du pouvoir.

Ceci-dit, le cœur du 18 est hautement politique : c’est participer à faire sauter Lecornu, premier ministre va-t-en-guerre, pour déboulonner Macron, voilà le programme minimum de cette journée.

La mobilisation populaire vient d’engranger une nouvelle victoire en poussant le PS à refuser le plan de Lecornu pour se maintenir. Le PS a clairement dit que les français attendaient une amélioration de leur vie. Tout parti qui se compromettra avec Lecornu/Macron sera discrédité. La victoire est atteignable plus le temps passe, car les contradictions non résolues ne font qu’accentuer la crise.

De cette crise en développement nous devons commencer à affirmer le grand retour du COMMUNISME, comme unique chemin pour sortir le monde de la crise, afin de reconstruire le mouvement prolétaire révolutionnaire. Le programme de la Révolution Socialiste doit être assumé, comme prérequis, pour en finir avec le marasme politique de l’extrême-gauche sans proposition autres que des luttes spontanées sans fin. L’heure est à la lutte pour l’organisation scientifique de la révolte afin de transformer chaque mouvement de masse en avancée vers la Révolution.

A partir du 18 préparons le 19, se révolter est juste !

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