Lancement réussi : ce n’est qu’un début !

Le 10 septembre 2025, la rentrée sociale a fait du bruit. Dés la fin de la nuit, sur les coups de 5h du matin les premiers points de blocage ont commencé à fleurir, comme un tapis de roses partout en France prêtes à piquer Macron au vif. Les chiffres finaux ne sont pas encore là, mais selon l’annonce de l’ô combien malhonnête ministère de l’intérieur et de son triste ministre démissionnaire Retailleau, c’est pas moins de 29 000 personnes qui ont participé à ces actions de blocage. C’est le résultat de plusieurs semaines de travail d’organisation au cours du mois d’août.

Ces blocages portaient un contenu politique fort : ce sont des actions qui ne sont pas légales et déclarées, et qui avaient été qualifiées d’inacceptables par le gouvernement avant même le début du mouvement. Le fait qu’ils aient existé partout et dans de multiples formes est donc une victoire en soi de la mobilisation. Entre les blocages de rocade, de ronds points, de dépôts ; mais aussi ceux des lycées (100 perturbés et 27 complètement bloqués à travers la France), le mot d’ordre « Bloquons-tout » a été mis en pratique par une masse déterminée, plus organisée qu’avant et avec un franc caractère révolutionnaire.

Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont brisé la légalité bourgeoise, brisé la terreur qu’ils tentent d’imposer en criminalisant tout et qu’ont-ils trouvé en face d’eux ? Du côté des masses, y compris qui ne participaient pas, du soutien moral, des encouragements, de la compréhension partagée, des gens qui disaient qu’ils viendraient le 18. Et du côté de la police, une répression ultra-rapide (100 interpellations à Paris avant 12h, 300 en France à 13h soit le niveau de la soirée de colère du 16 mars 2023 lors du 49.3 après 3 mois de pleine bataille des retraites) et surtout une agitation affolante. Les flics débloquaient partout où ils le pouvaient, appliquant avec zèle les consignes, forçant comme nous l’avions prédit les manifestants à être mobiles, à être très souples dans les tactiques tout en restant fermes sur la combativité.

Et puis dans les centre-ville, les braves de l’aurore ont été rejoints par le gros des troupes : plusieurs centaines de milliers de personnes au bas mot qui, un mercredi, sont venus garnir les rangs de manifestations denses et puissantes, où le gaz lacrymo a été employée à des centaines de reprises pour tenter vainement d’évacuer la colère. Dans la classe ouvrière organisée, la prépondérance de la CGT et les grands cortèges qu’elle a animé a montré qui était le cœur combattif des syndicats, ainsi que l’adhésion de la masse d’ouvriers syndiqués à un mouvement qui n’est pas celui de l’intersyndicale, mais bien celui de la classe. La journée du 18 sera maintenant déterminante.

Il est clair qu’au niveau de la mobilisation et de la répression, on ne peut ni comparer ce premier acte à celui des Gilets Jaunes, ni même au début de la bataille des retraites. La période a changé, la conscience a changé, les modes d’action ont changé. Et l’Etat bourgeois ne s’y trompe pas car les chiffres finaux d’interpellations et d’arrestation qui sortiront mercredi soir seront certainement les plus grands enregistrés pour une première date de mouvement social depuis longtemps.

Mais quelle est la bonne nouvelle ? Nous avons la dynamique, le momentum est de notre côté. 80 000 flics mobilisés, leurs arrêts maladies refusés et leur présence réquisitionnée, les courses du chat et de la souris dés 5h du matin… tout ça montre leur peur. Ils ont fait croire et feront croire tous les prochains jours qu’ils ont « bien réagi » à ce mouvement « marginal », qu’il était « conforme » à leurs attentes, qu’ils vont bien « maintenir l’ordre »… Mais l’ordre public est troublé comme un ciel orageux, et tout le monde a vu que le lancement a été réussi. Les actions à venir partout seront la condition de la fusion du mouvement avec de plus larges masses, son orientation vers des buts clairs comme la démission de Macron, et sa politisation vers le Communisme, toujours plus lumineux.

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