Mexique : vérité et justice pour Sandra Domínguez Martínez !

Début octobre 2024, la disparition de Sandra Domínguez Martínez est signalée par sa famille aux autorités mexicaines. Avocate et activiste profondément attachée aux droits démocratiques des populations les plus pauvres, Sandra Domínguez Martínez a été enlevée pour ses prises de position. L’affaire a lieu dans l’état d’Oaxaca, au sud du Mexique, où la population, majoritairement indigène, est pauvre et rurale. Le 24 avril 2025, son corps est retrouvé à côté de celui de son mari, Alexander Hernandez, dans une tombe artisanale, sur le bord d’une route de l’état du Veracruz. Elle avait 38 ans.

Dans les années 2010, Sandra Domínguez Martínez a travaillé au sein de la Cour supérieure de justice d’Oaxaca, avant d’être référente sur la question des autochtones au sein du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI, la section mexicaine de l’Internationale Socialiste) à Oaxaca. Tout au long de son engagement, Sandra Domínguez Martínez a mis au cœur de son combat les droits des populations autochtones, notamment pour la terre et contre la corruption, ainsi que la dignité des femmes. Elle s’est notamment exposée en dénonçant des actes de trafics de photographies intimes de femmes indigènes par de hauts fonctionnaires mexicains ces dernières années.

Dès l’annonce de sa disparition, une grande campagne de dénonciation populaire s’est mise en place, interpellant l’État mexicain et lançant un décompte du nombre de jours depuis sa disparition. La campagne est alors portée par plusieurs grandes ONG, comme Amnesty International, mais aussi les organisations du Corriente del Pueblo – Sol Rojo (Courant du Peuple – Soleil Rouge), dont le Mouvement Féminin Populaire (MFP), dont est membre une sœur de Sandra. La corruption est grande dans cet état du Mexique, où les grands propriétaires marchent main dans la main avec les autorités politiques locales et les investisseurs étrangers, notamment des USA. Ce genre de pratique n’est malheureusement pas nouvelle, ni isolée. La campagne a ainsi duré 206 jours.

Nous partageons ici un extrait de la déclaration commune publiée le 2 mai 2025, par le Consorcio Oaxaca, organisation féministe, et le Corriente del Pueblo – Sol Rojo :

« Nous ne cachons pas notre indignation et notre colère face à la manière dont l’État nous renvoie Sandra […]. Nous ne renonçons pas non plus à la lutte pour la vérité et la justice, car elle n’est pas terminée.

Nous croyons fermement que la meilleure façon de se souvenir d’une femme Ayuuk, défenseuse des droits humains et féministe, est de poursuivre son exemple et de l’étendre à toutes les femmes des peuples natifs, à toutes les femmes qui souffrent d’oppression et à toutes les personnes qui croient en la construction d’un monde nouveau. Que tous connaissent ton combat.

Sandra, nous ne venons pas te dire au revoir, mais te saluer comme la camarade qui, malgré l’adversité et la peur, a su élever la voix, affrontant l’indigne avec dignité. »

Des soutiens de Sandra Estefana Domínguez Martínez ont défilé dans la capitale d’Oaxaca le 16 octobre 2024.

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