Au Brésil, le journal révolutionnaire A Nova Democracia a organisé un grand meeting à l’Université de Rio de Janeiro, le mardi 27 mai. Plus de 400 personnes ont assisté à la conférence dénonçant le génocide en cours dans la bande de Gaza et l’influence sioniste au Brésil. L’événement était coorganisé avec l’Institut Brésil-Palestine (Ibraspal). Plus de 38 mouvements, collectifs et organisations étaient présents, ainsi que des intellectuels, journalistes et syndicalistes.
L’événement a débuté avec l’arrivée de 75 paysans en lutte, venus de l’État voisin du Minas Gerais. La tribune, comptant une dizaine d’intervenants, était présidée par le directeur du journal AND, Victor Bellizia. Après une brève introduction, un hommage a été rendu au professeur Fausto Arruda, fondateur d’AND, mort le 17 février : « Parler de Fausto ici est important parce qu’il a toujours été un défenseur infatigable du peuple palestinien. »
Dans son intervention, le Dr. Ahmed Shehada, président de l’Institut Brésil-Palestine, a rappelé les faits d’extermination par la guerre et la famine, documentés par l’ONU. Il a également alerté sur l’influence des réseaux sionistes au Brésil, tentant de qualifier toute critique ou remise en cause du sionisme comme une forme d’antisémitisme. Rappelant que le sionisme est une idéologie profondément réactionnaire, impérialiste et raciste, il a ensuite exprimé que « soutenir la résistance palestinienne n’est pas un crime. C’est un acte de solidarité avec un peuple opprimé depuis plus de 77 ans. C’est un devoir et un honneur de soutenir la résistance. »
Le fond du propos est poursuivi par le représentant des Amis de Palestine, Habib Omar, disant que l’occupation de la Palestine implique une violence systématique contre les civils. Il ne peut pas en être autrement pour assurer le caractère juif d’un territoire majoritairement arabe : « C’est une vie dans un camp de concentration, contrôlé, dans de très petites zones, tout cela pour permettre aux colons israéliens de circuler librement sur les terres arabes. »
Un représentant de la Ligue Anti-impérialiste (LAI) était également présent. Ce dernier a pu exploser en quoi le système impérialiste actuel est en crise, et en quoi chaque secteur des masses opprimées subit aujourd’hui ses effets. Pour l’intervenant, le système impérialiste est prêt à utiliser les idéologies les plus rétrogrades et dangereuses pour maintenir sa domination, comme avec le sionisme au Moyen-Orient. Il a expliqué en quoi la grande lutte actuelle du peuple palestinien alimente et inspire l’ensemble des luttes se portant idéologiquement et militairement en face de l’impérialisme. C’est le cas des Guerres populaires dirigées par les communistes au Pérou, en Inde, aux Philippines ou en Turquie.
Après des interventions d’avocats, de journalistes, la représentante du Collectif des mères victimes de la violence de l’État a pris la parole : « La même guerre qui se produit en Palestine se produit ici à Rio de Janeiro ; nous sortons tous les jours sous des coups de feu, nous ne pouvons pas envoyer nos enfants à l’école. » La fille de Sonia a reçu une balle par la police militaire devant son école. Elle a aussi perdu son fils et son mari dans les attaques armées que subissent depuis des années les communautés paysannes par la police militaire et des hommes de main des grands propriétaires terriens. Au Brésil, au Moyen-Orient, en Afrique, en Asie du Sud-est, jusqu’en Ukraine, l’ennemi est toujours le même : la rapacité des conflits impérialistes entre une poignée de grandes puissances. C’est ce qu’a permis de mettre en lumière cette conférence. « Nous utilisons la résistance contre la force, et nous résisterons jusqu’à la fin », a-t-elle conclu.