Note de la rédaction : ces brèves présentent essentiellement des luttes pour les emplois qui ont lieu en ce moment avec les annonces de plans sociaux dans plusieurs branches industrielles. Nous avions écrit en novembre dernier : « C’est une lutte importante qui s’engage : pour préserver les emplois, car les salariés veulent le maintien de tous les emplois, mais aussi pour refuser en général que les bourgeois français fassent payer le coût de leurs restructurations industrielles aux prolétaires qu’ils exploitent. […] Car si on parle beaucoup de réindustrialisation dans les médias et dans le gouvernement, ça ne dit pas l’essentiel : pour réindustrialiser, il faut restructurer, virer par ici, embaucher par là, casser des secteurs avec des longues histoires de lutte pour pouvoir en ouvrir de nouveaux où les salaires et les conditions de travail sont dégradées. » Nous invitons nos lecteurs à lire l’article dédié à la question de la réindustrialisation pages 8-9. De nombreuses autres grèves, notamment sur les salaires et les conditions de travail, continuent d’être la lutte quotidienne de millions de prolétaires en France.
1. Renault Cléon : si l’usine ferme, 18 000 emplois sont menacés
Le 14 mai, 300 salariés ont manifesté devant l’usine Renault de Cléon, à l’appel de la CGT, pour dénoncer les menaces de fermeture. Bastion ouvrier des grandes grèves de Mai 68, Cléon refuse de plier. Selon les délégués syndicaux, en plus des plusieurs centaines de postes menacés dans l’usine, c’est 18 000 emplois sur le bassin économique qui seraient concernés par cette décision. La lutte sort donc des portes de l’usine et devient générale, s’étendant aux autres branches de l’économie et à la région toute entière.
2. Grenoble : Arkema fait face aux salariés contre les licenciements
À Jarrie, les ouvriers d’Arkema, monopole français de la chimie, se dressent contre la casse sociale. Face à 154 suppressions d’emplois, ils ont lancé une grève illimitée, dénonçant des licenciements opportunistes sous prétexte de difficultés d’approvisionnement. Leur lutte est d’autant plus importante dans un secteur où récemment, un site chimique de l’entreprise Vencorex a été liquidé, entraînant la fin de 90 % des emplois.
3. Alsace : 320 emplois supprimés à Mertzwiller
Après 28 ans de service pour certains, BDR Thermea liquide 320 emplois à Mertzwiller pour délocaliser en Slovaquie. La colère gronde : la CGT dénonce un plan brutal, et les salariés ont entamé des débrayages. La direction cite la baisse des aides d’État « MaPrimeRenov » qui a entraîné une baisse dans le marché. Un rassemblement devant l’usine a déjà eu lieu.
4. Bordeaux : l’usine en grève contre la fermeture
L’usine centenaire de Cerexagri (produits phytosanitaires) à Bassens va fermer, sacrifiant 38 emplois. Face à cela, les ouvriers ont déclenché une grève illimitée. Ils dénoncent une décision cynique, dictée par « des logiques économiques de bureau », alors même que le site est rentable et vital pour la région.
5. Rouen : « Lubrizol attaque, les ouvriers ripostent ! »
« Lubrizol attaque, les ouvriers ripostent ! » voilà comment titre la FNIC-CGT (Fédération Nationale des Industries Chimiques) suite à l’annonce que les emplois de la production de Lubrizol en Normandie ont été sauvés par la mobilisation lancée depuis février. La FNIC écrit : « Mais la lutte n’est pas terminée. Les travailleurs des services clients sont licenciés malgré tout. Quant aux sous-traitants ils restent les grands oubliés, malgré l’intégration de certains d’entre eux chez Lubrizol, de nombreux autres risquent de rester sur le carreau. Aujourd’hui, tout n’est pas encore joué : le rapport de force a été victorieux, aux travailleurs de maintenir la pression ! »