Les combats meurtriers continuent dans la région arménienne du Haut Karabakh. Depuis le 27 septembre, la guerre d’agression menée par l’Azerbaïdjan et la Turquie dans le territoire arménien se poursuit. Pendant que les médias internationaux peignent une image floue d’un « conflit régional » entre deux états pour un territoire ou finalement on ne sait pas qui a raison qui est en tort, il est important de montrer la réalité des deux camps qui ont des objectifs, des méthodes et des intérêts bien différents.
Cette guerre est le récit de la lutte d’autodéfense des masse arméniennes face à l’invasion fasciste. Le camp arménien tente de préserver l’intégrité du territoire arménien, garantir la sécurité du peuple arménien et rétablir la paix grâce à la lutte armée, seule solution laissée par l’ennemi. Les intérêts du camp turco-azéri ce sont d’abord les intérêts de la bourgeoisie turc qui poursuivent un projet expansionniste pour élargir leur pouvoir dans la région du Caucase. Secondairement il y a les intérêts de la bourgeoisie azéri qui veut conquérir du territoire. Les deux veulent obtenir une victoire militaire pour stabiliser leur gouvernement face à l’opposition politique croissante en Azerbaïdjan et en Turquie. Les peuples turc et azéri n’ont aucun intérêt matériel dans cette guerre d’agression bien qu’ils la soutiennent avidement.
Sur le plan militaire les troupes arméniennes démontrent une résistance phénoménale sur le sol face à des forces militaires 10 fois supérieures par nombre de troupes et ressources technologiques. Les faibles forces anti-aériennes de l’Arménie étant en grande partie détruites dès les premiers jours de guerre, le ciel est ouvert pour les bombardements massifs par le camp turco-azéri (drones israéliens, avions de combat, artillerie).
Cette guerre se poursuit avec comme objectif des agresseurs la conquête du Haut Karabakh et l’épuration ethnique de la région. Pour cela la stratégie militaire criminelle de l’Azerbaïdjan cible principalement les populations civiles, les villes, les villages, les monuments culturels et les hôpitaux par des bombardements.
Des centaines de morts et des milliers de blessés civils sont compté aujourd’hui. On compte 45 bombardements par jour sur la capitale Stepanakert. Une partie des civils étant réfugié dans la République de l’Arménie beaucoup restent encore dans le Haut Karabakh refusant d’abandonner leurs maisons et leurs terres malgré les bombardements.
Le 8 Octobre est un grand choc pour le peuple arménien qui se réveil à la nouvelle du bombardement de la cathédrale du Saint-Sauver de la ville de Chouchi – non seulement un lieu de culte sacré pour les arméniens mais également un symbole de la résistance de la guerre de 91-94.
Plus récemment le 28 Octobre l’Azerbaïdjan bombarde avec des avions de combat turc F-16 l’hôpital pédiatrique et de maternité de Stépanakert. Ces lieux étant bien loin des positions militaires arméniens, les agressions tactiques ne sont pas accidentelles ce sont des ciblages précis et symboliques.
Les actions de l’Azerbaïdjan et de la Turquie envoient un message clair de menace de génocide visant à détruire toute trace du peuple arménien dans la région du Haut Karabakh. Dans le cœur des arméniens cette guerre fait écho avec le génocide de 1915 perpétré contre les arméniens par le gouvernement des Jeunes turcs de l’Empire Ottoman faisant un million cinq cent milles victimes. Ce génocide est nié par le gouvernement fasciste turc et en même temps utilisé comme menace. « Nous continuerons ce que nos ancêtres ont commencé » déclare le Président turc Recep Tayyip Erdogan en faisant référence aux arméniens. Cette double pensée est la propagande injectée chez les jeunes turc et azéri depuis qu’ils sont enfant résultant à une acceptation générale de l’idéologie du fascisme.
Cette facette du conflit du Haut Karabakh est largement ignorée par les médias internationaux alors même que le GenocideWatch, un organisme international de chercheurs sur les génocides, alerte sur la situation dans l’Artsakh comme étant en 9ème et avant dernière étape de l’accomplissement d’un génocide. La seule différence entre 1915 et aujourd’hui c’est qu’aujourd’hui les arméniens sont organisé en nation avec une armée régulière capable d’organiser l’autodéfense.
Des milliers de mercenaires islamistes ont été payés et envoyés par la Turquie pour combattre les arméniens. Une partie sont des forces terroristes de Daech en Syrie mais également des mercenaires envoyés de la Lybie, le Pakistan, l’Afghanistan et l’Ukraine. Ce sont des combattants professionnels, avec beaucoup d’expérience mais qui combattent pour l’argent et une cause qui n’est pas la leur. C’est un point qu’ils partagent avec les soldats azéris qui eux-mêmes sont conscient de l’injustice de leur guerre et n’hésitent pas à déserter très souvent avec peu de résistance durant les combats.
La Turquie et l’Azerbaïdjan n’ont par ailleurs aucune honte à utiliser des armements interdits par les conventions internationales. Des missiles à décharge et des balles à trajectoire changeante sont des exemples d’armements employé par les azéris. Les azéris ont enfreint également une des lois internationales qui interdit le déguisement des troupes en uniforme de l’ennemi mettant en danger les civils arméniens. Ces actions sont considérées comme crimes de guerre.
Des crimes de guerre sont commis quotidiennement par les azéris sur le sol. Une vidéo choc apparait en octobre dans laquelle des soldats azéris filment l’humiliation et l’exécution de prisonniers de guerre arméniens. Deux soldats arméniens sont bandés et fusillé à genou. Un autre civil de plus de 65 ans est mis au sol et fusillé. Un autre événement choque les arméniens du monde, un soldat azéri saisi le téléphone d’un prisonnier de guerre, appel son frère et filme la décapitation du soldat arménien en live.
Des tactiques lâches sont utilisées par l’Azerbaïdjan au dépit de la sécurité des populations azéri. L’Azerbaïdjan fait usage de tactiques élaborées par les talibans en Afghanistan comme l’utilisation des villages comme zones militaires de stationnement pour l’artillerie. En somme c’est l’utilisation de leur propre population comme bouclier vivant. Durant la bataille les blessés et les cadavres de soldats azéri sont systématiquement abandonnés, leurs noms ne sont pas publiés par le gouvernement azéri.
Plusieurs cessez-le-feu humanitaires pour l’échange des prisonniers de guerre ont été déclaré par des états impérialistes comme la Russie, la France et les Etats Unis. Cependant ils ont été répétitivement enfreints en quelques minutes par le coté azéri pour qui ces échanges sont inintéressants.
A l’opposé l’armée arménienne est une armée du peuple pour le peuple. Les soldats sont des ouvriers, des étudiants et des paysans qui n’ont au maximum que quelque mois d’éducation militaire mais qui sont hautement motivé par un instinct de survie viscéral pour défendre leur petite nation.
Une grande partie des troupes arméniennes sont composé de jeunes entre 18 et 20 ans en cours de service militaire obligatoire. Une grande partie sont également les plus âgées, des civils qui ont été rappelé ou se sont présentés volontairement des années après leur service militaire pour défendre le peuple arménien. Une grande partie sont également des volontaires de la diaspora, des centaines de personnes qui sont revenu de Russie, des Etats Unis ou de l’Europe en laissant leur travail et leurs familles. Il n’est pas rare de voir des hommes de 3 générations d’une même famille sur des postes militaires. Tout le peuple s’est uni pour défendre l’Artsakh.
Plus de 1000 soldats arméniens sont morts depuis 1 mois. Les familles des soldats attendent anxieusement chaque jour un sms comme signe de vie de leur proche. D’autres découvrent les noms de leurs fils, marri ou père parmi les listes des corps retrouvés – 50 noms tous les jours.
C’est une guerre extrêmement lourde et couteuse pour le peuple arménien qui ne compte que 3M d’habitants en Arménie et aucun soutien international appart sa propre diaspora. Les pertes militaires de la population arménienne durant ce mois sont équivalentes aux pertes mondiales durant 1 mois de la Seconde Guerre Mondiale.
Des milliers de blessés graves sont transportés dans les hôpitaux de Yerevan et de Goris, eux-mêmes surchargé par les cas de COVID-19 toujours croissants. Les chirurgiens organisent des blocs opératoires improvisées. Les jeunes étudiants en médecine se portent volontaires pour les hôpitaux. Une jeune interne en médecine nous partage « On ne se soucie plus de la stérilité on est débordé. Les premiers jours c’était très dur, maintenant je me suis habituée j’arrive à garder mon sang froid, c’est juste difficile à encaisser le soir à la maison ».
En arrière-front la lutte des masses s’organise sous plusieurs formes. Dans la diaspora des centaines de milliers d’arméniens se sont mobilisés pendant 1 mois. Les arméniens ont manifesté pacifiquement pour la reconnaissance de la république du Haut Karabakh des états de leur diasporas, pour une couverture médiatique du conflit, pour des sanctions contre la Turquie et l’Azerbaïdjan et pour des soutiens internationaux à l’Arménie.
Dès les premiers jours de la guerre des centaines de centres de collectes se sont opérés dans les foyers de la diaspora. Chaque petite communauté même de quelques familles a lancée des initiatives pour soutenir l’Arménie. Les églises, les centres culturels et locaux arméniens étaient remplis de cartons de médicaments, vêtements et d’aide humanitaire pour envoyer au Karabakh. Les arméniens de la diaspora venaient par centaines faire du bénévolat sans répit, après le travail, en séchant les cours de la fac ou en posant des journées de congé.
Les artistes font des spectacles pour les collectes, les jeunes passent des pétitions et des tracts, les vieux donnent leurs économies, des travailleurs prennent des prêts à la banque pour faire des dons à l’Arménie. Des célébrités arméniennes du monde entier, envoient de l’argent, énoncent leur soutient et utilisent leurs leviers d’influenceurs pour la communication.
Des actions de lutte s’opèrent également, la grande communauté arménienne de Los Angeles a bloqué l’autoroute principale de l’Etat Californien, plusieurs actions de blocus d’autoroute s’en sont suivi et ont secoué l’Europe et les Etats Unis.
Encore plus de gens se mobilisent en Arménie. A chaque coin de rue de Erevan il y a des centres de collecte autoorganisés. Dans les universités les jeunes créent des comités de soutien à l’Artsakh. Les entreprises du textile changent leurs chaines de production pour coudre des sacs de couchages et des uniformes pour les soldats.
Les arméniens accueillent chez eux les réfugiés de la guerre. Un cadre de la Croix Rouge exprime sa stupeur sur la solidarité arménienne « J’ai été dans beaucoup de pays en crise humanitaire, c’est la seule fois ou je n’ai pu constater aucun camp de réfugié, aucune personne dormant à la rue à cause de la guerre ».
A l’inverse les rassemblements turc ou azéri n’ont réuni que très peu de gens montrant encore une fois le manque d’intérêt réel des masses turc et azéri pour la guerre. Les seuls rassemblements n’ont réuni que quelques dizaines de personnes qui n’ont fait que rabâcher la propagande mensongère de l’état turc et azéri couplé à des discours de haine. Sur les réseaux sociaux des centaines de turcs du monde entier s’attellent à la tâche du harcèlement moral, de l’apologies et des appels au génocide contre les arméniens.
La seule grosse mobilisation des turcs à été le 28 Octobre. A Lyon, dans la matinée un blocus d’autoroute d’arméniens est perturbé par une agression fasciste d’un groupe de turcs qui attaquent des manifestants arméniens avec des couteaux et des marteaux. Plusieurs vidéos montrent les faits. Après être repoussé les turcs vont mentir sur les réseaux en disant qu’ils sont les victimes. Dans la journée même les loups gris (des milices islamistes de l’extrême-droite turc) font un appel à la mobilisation des turcs pour manifester à Dijon et dans la banlieue de Décines à Lyon, un foyer de la diaspora arménienne de Lyon. Une manifestation fasciste réuni des centaines de fascistes turcs qui errent les rues de Décines avec les loups gris à la recherche d’arméniens à agresser.
La lutte des arméniens contre l’Azérbaidjan et la Turquie dans le Haut Karabakh est une lutte contre le fascisme. Face aux violences fascistes le peuple arménien reste motivé et déterminé pour la victoire. Le slogan de la guerre « Nous allons vaincre » retentit dans le cœur de tous les arméniens.
Mort au fascisme turc et azéri
Vive la lutte armée du peuple arménien
Paix dans le Caucase et longue vie au peuple arménien