Il y a 100 ans, la conférence de San Remo et le partage impérialiste du Proche-Orient

Il y a 100 ans, le 26 avril 1920, les impérialistes Français et Britanniques se partageaient le Proche-Orient en zones d’influence. Généralement, nous pensons que ce sont les accords Sykes-Picot en 1916 qui ont crée le Proche-Orient actuel, mais c’est véritablement à San Rémo que cela a été acté. L’empire Ottoman s’étant placé du côté de la Triplice (l’alliance des empires centraux), les Britanniques et Français démantèlent l’homme malade de l’Europe.

La conférence de San Rémo, non seulement, trahit les aspirations arabes à l’unité en les divisant sur des bases religieuses, et surtout acte la naissance du « foyer national juif » en Palestine, qui donnera l’anachronique état colonial sioniste actuel. Israël est un exemple frappant de ce que l’impérialisme crée sur la marche de l’histoire. La création du Liban est un autre exemple de l’impérialisme qui crée des divisions ethniques, religieuses, pour continuer à asseoir son pouvoir. Ces pratiques font toujours recettes comme nous l’avons vue avec les Kurdes et le Rojava. Les impérialistes font feux de tout bois, c’est une constante. Résultat 100 ans après les problèmes du Proche-orient toujours dominés par l’impérialisme non jamais était aussi loin d’être réglé.

Benjamin Netanyahou, premier ministre, ultra-réactionnaire de l’État sioniste, lors d’un discours marquant les 100 ans de la conférence de San-Remo, a espéré que Donald Trump laisserait tenir sa promesse électorale d’annexer une plus grande partie de la Palestine1. L’implantation en Palestine, demeure 100 ans après, un pivot de la domination impérialiste sur le Proche-orient. La « seule démocratie du Proche-Orient » comme les colonialistes sionistes se vendent, n’a jamais été aussi éloigné de son environnement proche. Donald Trump, le président US, avait trouvé le moyen de déménager l’ambassade des USA à Jérusalem en 2017, en violant les traités internationaux. Il est vrai que les traités ne sont fait pour ceux qui y croient.

En janvier 2020, Donald Trump, propose son « plan de paix pour le Proche-Orient »2, c’est une nouvelle étape dans la négation pure et simple des Palestiniens. Ce plan, si il est appliqué, est une victoire totale pour Israël et officialise la colonisation de la Palestine non occupée. Le but de l’État sioniste est de faire disparaître l’existence même de la Palestine, ce qui est presque réussit. A la place il laisserait des territoires « bantoustan »3ou vivraient des Palestiniens travaillant pour l’économie Israélienne et subissant l’oppression la plus abjecte. Comprenons qu’il ne sera jamais formellement appliquée, les Palestiniens ne le veulent pas, les États arabes, non plus, sous peine de se couper de leurs masses, et les Israéliens n’ont pas d’intérêt à relancer une lutte nationale palestinienne en mauvais point. Ce qui est important c’est le blanc-seing que les décisions de Donald Trump donnent au colonialisme sioniste, le discours de Netanyahou le confirme. Surtout, cela va être confirmé par l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement « d’union nationale » entre la droite de Netanyahou et le parti centriste de Benny Gantz (ancien chef d’état major des armées sionistes) ce 20/04/2020. Cette nouvelle donne politique est qualifié par l’autorité Palestinienne de « gouvernement d’annexion » qui, selon elle, « signifie la fin de la solution à deux États et le démantèlement des droits du peuple palestinien »4

Le colonialisme sioniste n’est pas de type traditionnel, il vise à nier l’existence même des Palestiniens comme nation, d’ailleurs les Palestiniens d’Israël ont comme nationalité, la nationalité arabe. C’est le seul État qui reconnaît ce type de nationalité, qui est en soit aberrante. Cela signifie simplement qu’ils pourraient, selon Israël, vivre partout ou vivent des arabes. La destruction de toute identité nationale Palestinienne est le but actuel du sionisme. Pour le moment, il change les noms de lieux, de villes arabes par des noms hébreux, et, petit à petit, la négation s’accentue.

La conférence de San-Rémo a permis d’asseoir et de maintenir la présence impérialiste en divisant la zone. La politique impérialiste au Proche-orient, avec les invasions répétées, les états clients, ont plongé depuis des décennies les masses arabes dans une profonde misère mais aussi une grande résistance. La crise économique actuelle va ne faire qu’accentuer la situation de poudrière de cette zone stratégique du monde.

1 https://www.timesofisrael.com/netanyahu-confident-trump-will-okay-west-bank-annexation-in-couple-of-months/

2https://fr.wikipedia.org/wiki/Plan_de_paix_américain_de_janvier_2020_pour_le_conflit_israélo-palestinien

3 Territoire attribué à une population noire d’Afrique du Sud, au temps de l’apartheid

4 https://www.lemonde.fr/international/article/2020/04/20/en-israel-netanyahou-et-gantz-forment-un-gouvernement-d-union_6037224_3210.html

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