Le 11 novembre, Evo Morales, président de l’Etat bolivien depuis 2006, a démissionné. Cette démission de la part du chef d’Etat n’est pas anodine, car elle est le fruit de pressions de la part d’États impérialistes, principalement de l’impérialisme américain, qui luttent pour un accès au marché bolivien. En fait, un mandat d’arrêt « illégal » a été émis contre lui, la police et les militaires le traquant pour des élections soi-disant truquées (trucages qui ne dérangent personne ici lorsqu’ils ont lieu dans des régimes clients de la France).
Morales était un des seuls présidents d’Amérique Latine à avoir des origines indios, et à s’opposer en paroles à l’impérialisme US. Il a dirigé une certaine politique de réduction de la pauvreté, ainsi que des mesures « sociales » par la redistribution bureaucratique de certaines richesses naturelles du sol bolivien (gaz, lithium…). Cette politique d’accommodation du capitalisme bureaucratique bolivien a causé la perte de Morales, encourageant l’impérialisme américain à soutenir le coup d’Etat pour le remplacer par des compradores accomplis, c’est-à-dire leurs servants fidèles.
L’Etat bolivien sous Morales n’est donc pas ce que l’on peut appeler un « Etat socialiste », un Etat qui nous emmène vers le communisme. Pas du tout. Morales s’inscrit dans la lignée des factions bureaucratiques de la bourgeoisie parvenues au pouvoir pendant la crise du capitalisme bureaucratique dans leur pays. Les événements récents montrent qu’on ne peut pas réformer ce système, mais qu’il faut l’abattre.
Un camarade décrit la situation actuelle :
« Actuellement, en Bolivie, c’est l’armée qui a pris le pouvoir. Dans les quartiers riches, les bourgeois de droite célèbrent la chute d’Evo Morales et brûlent les drapeaux de la communauté indigène dont Evo Morales est issu.
La maison d’Evo Morales a été saccagée. Des hauts fonctionnaires, partisans d’Evo Morales, sont actuellement détenus par des militaires. Un mandat d’arrêt a été émis contre lui.
La situation est catastrophique, elle rappelle le coup d’État chilien d’Augusto Pinochet le 11 septembre 1973. Les États-Unis se frottent les mains. L’impérialisme semble avoir gagné aujourd’hui. »
Les masses indigènes sont sorties en masses dans les rues pour montrer leur détermination à lutter contre le futur Etat fasciste qui se met en place, et criaient qu’elles étaient prêtes à la « guerre civile » pour le combattre. Pendant ce temps, le nouveau gouvernement « par intérim » a déjà juré fidélité aux USA et a commencé à attaquer militairement les indios, en tuant plusieurs dans des manifestations sanglantes pour la liberté.
Victoire pour les masses populaires boliviennes, principalement indigènes !
A bas l’impérialisme et ses chiens de gardes compradores et bureaucrates !